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Stimuler les communautés à travers les opportunités d'exportations

3 juillet 2013
ITC Nouvelles
Améliorer la compétitivité des exportateurs et créer des infrastructures institutionnelles pour réduire la pauvreté dans les pays en développement

Les producteurs de mangue du Sénégal, les producteurs de café de l'Ouganda et les sociétés de technologie de l'information (TI) du Bangladesh bénéficient d'un projet mené par le Centre du commerce international (ITC) et le Centre néerlandais pour la promotion des importations en provenance des pays en développement (CBI) créé pour améliorer la compétitivité des exportateurs des PED.

La deuxième phase du Fonds d’affectation spéciale des Pays-Bas (NTF II) a été lancée en avril 2009 dans des industries sélectionnées au Bangladesh, Kenya, Sénégal, Afrique du Sud et Ouganda. NTF II était la continuation d'une collaboration entre l'ITC et le CBI qui remonte à 2005 et qui cherchait à stimuler la croissance axée sur le commerce et à promouvoir la participation des PED dans les chaînes de valeur mondiales.

Développer les exportations

Au Sénégal et en Ouganda, NTF II et ses partenaires ont étendu la formation et l'assistance technique à 1 000 producteurs de mangue et à 5 000 producteurs de café qui ont pu assurer un travail régulier grâce à l'amélioration des procédés. Le lancement de plans d'action pour des entreprises de matières premières au Kenya devrait bénéficier à des milliers de producteurs en les mettant en relation avec des chaînes d'approvisionnement axées sur l'exportation.

Dans le secteur automobile de l'Afrique du Sud, le projet a aidé à augmenter les profits des entreprises, ce qui à son tour a permis une plus grande stabilité dans le secteur et, dans certains cas, la création d'emplois. Au Bangladesh, avec l'augmentation de la demande, les TI et les services informatiques ont réussi à se placer dans une meilleure position leur permettant de créer des emplois. Les femmes ont également participé activement aux projets NTF II au Bangladesh, au Sénégal et en Ouganda et ont acquis une meilleure compréhension de la gestion de la qualité et des exigences des marchés d'exportations.

En mettant l'accent sur les secteurs les plus susceptibles de créer des emplois et en facilitant ainsi la réduction de la pauvreté, NTF II a été un véritable succès. À titre d'exemple: la main-d’œuvre d'une société bangladaise a passé de sept à plus de 100 personnes en 2012. Ce chiffre peut paraître insignifiant, mais pour les personnes qui bénéficient de ces opportunités d'emploi – ainsi que pour leurs familles et leurs communautés – c'est un pas de plus vers l'accomplissement de leur potentiel dans les chaînes de valeur mondiales.

Le programme NTF II, créé par le Gouvernement néerlandais, était conçu pour augmenter le revenu de la population et réduire la pauvreté en améliorant la compétitivité en matière d'exportations à court terme et en créant l'infrastructure nécessaire à la promotion durable de la compétitivité à moyen terme. Dans ce contexte, NTF II visait à combler les lacunes dans les chaînes de valeur sélectionnées où la perte de valeur était plus importante. Ces pertes étaient en grande partie dues aux contraintes posées par les ruptures dans la chaîne de valeur, depuis la production jusqu'à la livraison au consommateur. Résultat: la production ne répondait pas à la demande, les coûts étaient excessifs, la qualité ne correspondait pas vraiment aux normes internationales, et les services clé tels que la logistique et le marketing étaient inadéquats.

NTF II visait également à combler les lacunes dans les institutions d'appui au commerce. Très souvent, les services d'aide au commerce dans les PED n'offrent pas aux exportateurs l'avantage nécessaire pour atteindre les marchés internationaux. Pour compenser cela, NTF II a cherché à augmenter les capacités des organisations sélectionnées fournissant ainsi des services plus efficaces et à mettre en œuvre des mécanismes de suivi rigoureux pour les aider à mesurer l'impact de leur travail.

Renforcer la compétitivité

NTF II a aidé à offrir une meilleure compréhension de la performance des chaînes de valeur et de la manière d'augmenter la compétitivité des exportations des PME. Le programme a renforcé les services existants ou a développé de nouveaux services pour les exportateurs, a amélioré les processus de suivi et d'évaluation et a dopé la compétitivité des entreprises. Ces efforts combinés ont eu pour résultat une meilleure production, qualité et marketing des produits d'exportation ainsi que de meilleures relations avec les acheteurs et les signataires de nouveaux contrats.

Un goût de succes en Ouganda

Oliver Naray, Responsable de projet NTF II, ITC

En Ouganda, la deuxième phase du projet du Fonds d’affectation spéciale des Pays-Bas (NTF II) a aidé les producteurs de café du pays à mieux comprendre leur produit et leurs marchés. Il leur a également permis d'assurer qu'ils soient mieux payés pour leurs récoltes.

Le projet du NTF II en Ouganda visait à rendre l'industrie caféière du pays plus compétitive et durable pour l'environnement ainsi que pour les communautés locales. Pour y parvenir, NTF II a cherché à renforcer les capacités institutionnelles d’organisations faitières telles que l'Union nationale des agroentreprises et entreprises caféicoles (NUCAFE), et à promouvoir un modèle de propriété foncière parmi les petits producteurs. Le projet a contribué aux objectifs du Millénaire pour le développement des Nations Unies en s'appuyant sur le potentiel du secteur du café pour améliorer les moyens de subsistance en augmentant la production et en renforçant l'efficacité des chaînes de valeur.

L'un des aspects les plus innovateurs du projet était la participation de partenaires publics et privés dans la gestion et le suivi. Deux agences gouvernementales – le Conseil ougandais de promotion des exportations et l'Autorité pour le développement du café – ainsi que NUCAFE, pilotée par le secteur privé, qui représente 155 associations d'agriculteurs dans tout le pays, y ont participé activement.

'Pour la première fois, nous avons vu un changement d'approche en relation avec la mise en œuvre de projets de caféiculture en Ouganda', a déclaré le Directeur exécutif de NUCAFE, Joseph Nkandu. 'Cette fois, le projet NTF II a été beaucoup plus loin en impliquant une organisation comme NUCAFE qui entretien des liens solides avec les agriculteurs sur le terrain et en ofrant directement la création de capacités à l'échelle de la ferme.’

En complément à d'autres programmes d'assistance technique gérés par NUCAFE, en particulier les efforts pour la parité homme-femme, NTF II a contribué à soutenir la capacité de membres de la famille à participer à la prise de décision au sein de leurs fermes et à utiliser les ressources générées de manière équitable. Cela a aidé à autonomiser les femmes et leur a permis d'améliorer leur niveau de vie tout en s'assurant que leurs enfants aillent à l'école plutôt que dans les champs. Le programme a encouragé les associations d'agriculteurs à s'enregistrer, créer des structures organisationnelles et augmenter leurs ventes de grains de café traités et classés.

En créant des liens commerciaux, en améliorant leurs connaissances en agriculture et leurs compétences en marketing pour l'exportation et le code de conduite 4C (norme de référence pour la durabilité dans le secteur caféier), davantage de producteurs de café en Ouganda ont décidé de participer à des hauts niveaux de la chaîne de valeur des exportations, attirant une moyenne de $E.-U. 2,30 par kilo. Durant le projet, les producteurs de café ont expédié plus de 14 000 sacs de café d'une valeur de plus de $E.-U. 2,5 millions en Europe à travers les associations d'agriculteurs. Le soutien apporté par NTF II a aussi renforcé les relations commerciales lors des nombreuses foires commerciales internationales et visites d'acheteurs dans le pays. Des liens commerciaux ont été établis en Italie, Chine, Japon, Canada, Belgique et États-Unis, et la base de marché a été élargie pour inclure les marchés intérieurs et internationaux, avec plus de 15 acheteurs dans le secteur marché spécialisé.

'Le projet nous a aidés avec des connaissances sur le café', a dit Charles Lubumbira, producteur de café dans le district de Mukono. 'Aujourd'hui nous pouvons produire un meilleur café et obtenir de meilleurs prix.'