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Le tourisme dans les pays les moins avancés

25 juillet 2011
ITC Nouvelles

Le tourisme est un rouage de l’économie ayant un fort potentiel de stimulation de la croissance durable dans les pays en développement, notamment dans les pays les moins avancés (PMA), pour autant que le tourisme d’aventure et d’exploration sauvage laisse place à une activité touristique très structurée, bien planifiée et gérée de main de maître.

Le tourisme est bien plus qu’une industrie. Il est une chaîne d’approvisionnement complexe et multidimensionnelle impliquant différents secteurs. Comme l’a déclaré M. Pascal Lamy, Directeur général de l’Organisation mondiale du commerce, ‘il paraît simple mais il est complexe’.

Le Forum mondial pour le développement des exportations de l’ITC, organisé à Istanbul les 10 et 11 mai 2011 en marge de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (voir page 09), a révélé la complexité, mais aussi la faisabilité, du développement du tourisme durable ainsi que le rôle croissant joué par le tourisme dans la construction d’un meilleur avenir pour les communautés des pays en développement, notamment des PMA. Il a marqué une étape importante pour avancer sur la voie d’une approche mieux intégrée du tourisme entre les institutions et avec la participation du secteur privé.

De nombreux pays avec lesquels l’ITC collabore sont de plus en plus tributaires du tourisme pour leur survie économique à long terme. Nous avons déjà pu constater le rôle majeur qu’il joue dans les petites économies insulaires du Pacifique et des Caraïbes. Dans la plupart de ces pays, il insuffle vie à la communauté.

Le succès des interventions et du soutien structurels planifiés en faveur du tourisme dans des pays tels que la Turquie, où l’industrie est un élément essentiel de la mutation économique et sociale, est un bon exemple à suivre. Nous devons nous pencher sur ces succès et sur ceux d’autres pays pour mettre ces résultats à disposition d’autres pays.

Du fait de la complexité de la chaîne d’approvisionnement et de la forte compétitivité des marchés, les entreprises sont obligées de se battre seules, sans le soutien des organismes du secteur, des agences gouvernementales et des organisations multilatérales telles que l’Organisation mondiale du tourisme et l’ITC. Les maîtres-mots pour nous sont l’intégration et les partenariats à long terme.

À cela s’ajoute le problème du financement. Les destinations exceptionnelles, intéressantes et potentiellement les plus prisées n’obtiendront pas de résultats économiques tangibles à long terme pour ces communautés sans le bon investissement au moment opportun, alloué à bon escient.

Le Comité directeur de l’ONU sur le tourisme pour le développement (CDTD) contribue à définir une approche novatrice de l’initiative ‘Unis dans l’action’ pour le secteur touristique. Il met en place un nouveau cadre institutionnel pour le développement durable, en aidant à créer des modèles pour mesurer les progrès et les résultats concrets afin que chaque agence mobilise un appui spécifique de manière coordonnée, complémentaire et impulsé par chaque pays. Le Cadre intégré renforcé peut également jouer un rôle clé dans les projets de développement touristique.

Par essence, le secteur privé est en quête d’opportunités d’investissement mais sa réussite impose de faciliter sa participation de manière inclusive et durable. La réussite du tourisme reposera aussi sur notre capacité à relier efficacement les systèmes d’approvisionnement durables aux communautés locales. La priorité accordée au ‘tourisme inclusif’ entend garantir aux producteurs, fabricants et prestataires locaux les meilleures chances de travailler pour un opérateur touristique, de favoriser l’emploi local et le développement des compétences, d’intégrer la culture locale et d’instaurer des pratiques novatrices durables pour encourager la pérennité des résultats environnementaux et surtout garantir que les communautés locales participent au développement touristique à long terme et en tirent bénéfice.

Nous constatons l’efficacité de cette approche dans les nombreux pays où nous l’appliquons – mais nous devons poursuivre notre effort, notre collaboration et notre engagement envers ce secteur afin qu’il réalise son potentiel à long terme.