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CNUCED: Tendances de l’investissement

27 juillet 2011
ITC Nouvelles

La pénurie de capitaux est un obstacle majeur au développement du tourisme et de nombreux pays – du monde en développement principalement – se tournent vers les investisseurs étrangers pour obtenir un capital et développer leur industrie touristique.

Attirer l’investissement étranger direct (IED) dans la filière du tourisme est souvent difficile et les agences de promotion des investissements (API) exigent de plus en plus d’aide dans ce secteur.

Tendances de l’IED dans le tourisme

Les données indiquent que jusqu’ici, il y a eu peu d’IED dans le tourisme et que, dans de nombreux pays, l’IED est à la hausse dans ce secteur. Il intéresse quelques activités: hébergement, restauration et location de voitures. On observe peu d’investissements dans les activités très en vue (visites guidées, systèmes de réservation et compagnies aériennes).

Majoritairement absorbé par les pays développés, l’IED lié au tourisme croît fortement dans les pays en développement. Les données globales sur les investissements entièrement nouveaux (sur sites vierges) dans des hôtels étrangers indiquent un recentrage sur les pays en développement. Il est probable que les entreprises transnationales (ETN) du tourisme poursuivent leurs activités, en termes relatifs et absolus, dans les pays en développement.

Les investisseurs des pays en développement ont tendance à investir localement et – comme pour l’IED en général – la tendance est aux fusions et acquisitions Sud-Sud. Le rôle accru des ETN du Sud aura aussi un impact sur la concurrence mondiale. L’essor des ETN liées au tourisme dans les pays en développement tient surtout au nombre croissant de touristes originaires du Brésil, de Chine, de Malaisie et de la Fédération de Russie, mais aussi des États arabes du Golfe persique.

Intégration verticale

L’intégration verticale est une pratique de plus en plus fréquente dans le tourisme. Des groupes hôteliers comme Sol Meliá et Club Med investissent dans les réseaux de distribution (voyagistes et agences de voyage). Les entreprises verticalement intégrées sont regroupées de manière hiérarchique sous une seule autorité. Généralement chaque membre de la hiérarchie est responsable d’un produit ou d’un service différent et ceux-ci fusionnent pour satisfaire un besoin commun. Les voyagistes possèdent des agences de voyage, des compagnies aériennes (ou des avions) et des hôtels. Les compagnies aériennes peuvent acquérir des sociétés organisatrices de voyages, des agences de voyage et des hôtels.

De nombreux grands voyagistes sont intégrés verticalement via la propriété ou des alliances avec des hôtels, des compagnies aériennes ou des systèmes de réservation. Si un pays les intéresse, ils peuvent fournir des touristes mais aussi des services comme l’hébergement et le transport. L’intégration verticale permet aux voyagistes de contrôler les divers liens de la chaîne de distribution, incluant la flotte aérienne, et un réseau d’agences, de lignes maritimes et d’hôtels. On a reproché à cette forme d’intégration de réduire les bénéfices que tirent les pays en développement du tourisme, les grands opérateurs – et non les pays – empochant les commissions.

Certaines entreprises ont aussi adopté une stratégie d’intégration ‘diagonale’, qui consiste à offrir des produits et services que les touristes achètent généralement mais qui ne sont pas inclus dans les forfaits touristiques normaux (assurance et opérations de change notamment).

Principaux bénéfices de l’IED

Ce qui précède suggère que les projets touristiques cibles de l’investissement étranger pourraient prendre les formes suivantes:

a) Participation au capital d’une chaîne d’hôtel, d’un voyagiste, ou d’une entreprise de location de voitures;

b) Construction et développement d’un hôtel ou autre établissement touristique;

c) Développement immobilier;

d) Développement d’un parc à thème ou d’une attraction;

e) S’établir comme fournisseur pour des entreprises nationales ou étrangères (centre de formation, fourniture d’équipements, nettoyage, restauration ou marketing, etc.);

f) Contrats de gestion pour les prestataires de services du secteur touristique.

Souvent, le principal avantage de l’investissement dans le tourisme n’est pas la taille de l’investissement en capital mais l’impact sur la formation, l’amélioration des processus de gestion et la création de liens avec les chaînes de valeur internationales. L’impact sur le développement économique à long terme pourrait être positif s’il est géré avec prudence, par exemple via un suivi ciblé des API. L’investissement sans prise de participation, comme les franchises hôtelières vers une destination, peut être aussi bénéfique, par exemple en contribuant à attirer une masse critique de visiteurs, afin de rendre les projets d’investissement dans le tourisme rentables.

Pour une version complète du rapport: www.unctad.org/en/docs/diaepcb200916_en.pdf

La route de la soie : Une initiative régionale pour attirer l’IED dans le tourisme

La région de la Route de la soie a un grand potentiel comme destination touristique et la distribution de ressources touristiques interdépendantes dans toute la région – États du Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan, Ouzbékistan et provinces de la Chine occidentale – offre un climat propice à l’investissement régional et transfrontalier. Tous les pays concernés par la Route de la soie font du tourisme une priorité de leurs efforts pour attirer l’IED.

Le Programme régional Route de la soie du Programme des Nations Unies pour le développement se concentre sur trois secteurs: commerce et transit, investissement et tourisme. Il organise des voyages d’étude et des tables rondes, et offre un appui au renforcement des organisations commerciales. Il entend développer le tourisme durable et élabore des stratégies locales et nationales pour développer la valeur ajoutée du tourisme culturel et de l’écotourisme.

Source: CNUCED (2009). Guide de l’investissement sur la Route de la soie.