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Favoriser l’échelle humaine pour un commerce transfrontalier inclusif

22 juin 2022
ITC News

La sécurité alimentaire, l'état de droit et les droits de l'homme en Afrique de l'Ouest sont renforcés par l’instauration de bureaux d'information commerciale et d'assistance frontalière grâce au projet pilote de l'ITC.  

Vingt-cinq agents d’Afrique de l’Ouest ont bénéficié d’une formation du Centre du commerce international (ITC) visant à renforcer leurs capacités techniques et méthodologiques, et leur permettre de s’approprier de nouveaux outils. Leur mission consiste à aider les petits commerçants, et en particulier les femmes et les jeunes, selon trois axes : le respect des formalités commerciales transfrontalières ; la résolution des problèmes opérationnels lors du passage aux frontières ; et la promotion et la facilitation d’un commerce inclusif.  

 

Venant de trois organismes d’importance majeure – le Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), la Commission de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest et la Commission de l'Union économique et monétaire ouest-africaine – les participants ont manifesté un vif intérêt pour la promotion du commerce inclusif grâce aux solutions de facilitation du commerce présentées lors de cette formation, qui s’est tenue début mai à Ouagadougou, au Burkina Faso.  

 

Cette formation de trois jours à été organisée en partenariat avec l'Association ouest-africaine pour le commerce transfrontalier des produits alimentaires agro-sylvo-pastoraux et halieutiques. Elle était adaptée aux agents des bureaux d'information commerciale et d'assistance frontalière, déjà établis ou à venir. Ces bureaux sont implantés le long des points frontaliers stratégiques en Afrique de l'Ouest afin de favoriser la sécurité alimentaire et l'État de droit en Afrique de l'Ouest. Les agents ont été formés pour donner aux petits commerçants, et en particulier aux femmes, les moyens de faire valoir leurs droits lors du passage de la frontière, un service souvent inaccessible pour certaines populations vulnérables. L'objectif est de tisser des liens entre les communautés et les autorités locales et centrales en vue d’une prospérité commune.  

 

Abdoulaye Mohamadou, Secrétaire exécutif du CILSS, a déclaré que malgré les nombreuses initiatives politiques, « la libre circulation des produits agricoles en général, et des produits agroalimentaires en particulier, est un défi majeur dans la région. Les bureaux d'information commerciale et d'assistance aux frontières constituent une solution innovante et convaincante aux problèmes de tracasseries douanières ».  

 

Les nouveaux bureaux frontaliers reproduisent une meilleure pratique internationale déjà pilotée par l’ITC en Afrique australe. Le but est de fournir aux commerçants des informations sur les lois et les réglementations commerciales, sur les documents et les formulaires de dédouanement, ainsi que sur d'autres mécanismes d'appel et de plainte. En offrant des services quotidiens et adaptés aux petits commerçants, aux femmes et aux jeunes, ils contribueront ainsi à améliorer le flux des produits alimentaires à travers les frontières de l'Afrique de l'Ouest, à soutenir les droits des commerçants, et à renforcer leur respect volontaire de l'état de droit dans la région.  

 

Timothée Bruneteau, Responsable associé du Programme de facilitation des échanges à l'ITC, a ajouté : « Les bureaux frontaliers offrent des mécanismes de facilitation des échanges à échelle humaine. Les communautés frontalières seront ainsi en mesure de naviguer dans le commerce transfrontalier dans leur langue locale. Cela offre une voie claire vers le renforcement de la sécurité alimentaire et de l'état de droit dans les régions reculées d'Afrique de l'Ouest, souvent négligées par les gouvernements centraux ».   

 

À ce jour, grâce au financement alloué au Programme de facilitation du commerce de l’ITC et à la contribution du Fonds d'affectation spéciale multipartenaires des Nations Unies pour les migrations, quatre bureaux ont déjà été établis. D'autres bureaux vont bientôt être instaurés dans toute l'Afrique de l'Ouest.