Communiqués de presse

Une intégration plus profonde et plus large bénéficie davantage aux petites entreprises

4 octobre 2017
ITC Nouvelles
La Perspective de la compétitivité des PME 2017 montre que l'intégration régionale profonde génère davantage d'activité au sein des chaînes de valeur et permet d'améliorer la compétitivité des PME.

Les accords commerciaux accompagnés de dispositions en matière d'investissement favorisent une meilleur valeur ajoutée nationale, plus que les traités d'investissement bilatéraux et indépendants.

(Genève) – Des accords commerciaux complets, qui permettent une intégration régionale profonde, permettent aussi de mieux connecter les petites entreprises aux chaînes de valeur, et se révèlent au final meilleurs pour développer une croissance plus inclusive. Selon le rapport du Centre du commerce international (ITC), Perspective de la compétitivité des PME 2017 – Régions : Une porte vers les échanges mondiaux, une intégration régionale plus profonde s'avère être un facteur majeur de réussite pour les chaînes de valeur qui se développent sur plusieurs pays, et permet en retour d'augmenter la compétitivité des petites et moyennes entreprises (PME). Cette conclusion est particulièrement intéressante dans le contexte du débat actuel sur l'utilité d'étendre les contenus des accords commerciaux et de les approfondir.

Publiée ce jour, l'édition 2017 de la Perspective de la compétitivité des PME combine des analyses de données, des recherches universitaires et des études de cas pour fournir des conseils aux responsables politiques, chefs d'entreprise et institutions d'appui au commerce et à l'investissement sur la meilleure manière d'aider les PME à naviguer dans le commerce régional, et à s'en servir comme d'un tremplin pour s'élever le long des chaînes de valeur et voir leurs chances s'améliorer d’œuvrer au niveau mondial. Ce rapport contient les contributions de leaders d'opinion comme Thahirwa Dieudonné, Directeur général de Gashora Farm, au Rwanda ; Tony O. Elumelu, Fondateur de la Fondation Tony Elemelu ; Mukhisa Kituyi, Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement ; Susana Malcorra, Ministre conseiller du Gouvernement d'Argentine ; et Ying McGuire, Vice-Président mondial du Groupe Technology Integration.

Le rapport montre que les accords commerciaux – et en particulier les accords « d'intégration profonde » qui combinent les dispositions commerciales avec celles en matière d'investissement étranger – sont associés à une croissance de la valeur ajoutée nationale des exportations. Les conclusions sont fondées sur une analyse économétrique novatrice de 261 accords commerciaux bilatéraux et multinationaux, qui impliquent plus de 150 pays et territoires. Tandis que les accords commerciaux qui incluent des dispositions en matière d'investissement sont associés à une croissance de 2 % des contenus nationaux dans les exportations via les chaînes de valeur, les traités d'investissement bilatéraux et indépendants n'ont aucun effet sur la valeur ajoutée nationale.

De son côté, l'augmentation de l'activité des chaînes de valeur paraît stimuler la compétitivité des PME plus que celle des grandes sociétés nationales. Le rapport montre que pour chaque domaine d'action supplémentaire – comme un investissement, un réglement des différents, une politique en matière de concurrence, des dispositions en matière de propriété intellectuelle ou d'environnement – couvert par les accords commerciaux d'un pays, on constate une augmentation de 2,5 % de l'intégration du pays dans les échanges au sein des chaînes de valeur.

De manière plus significative, cela mène à une réduction de 1,25 % de l'écart de compétitivité entre les petites et les grandes sociétés. Ceci peut avoir un impact considérable, dans la mesure où cette réduction est comparable à la différence entre les écarts de compétition de pays comme le Botswana et l'Équateur et ceux de pays d'Europe orientale qui appartiennent à des chaînes de valeur régionales hautement compétitives.

Des capacités améliorées au niveau de l'entreprise permettent aux PME d'être en meilleure position pour être sélectionnées par des acheteurs internationaux, pour opérer avec succès au sein des chaînes de valeur, et se développer ou s'étendre au sein de ces chaînes. De manière générale, cela augmente le pouvoir de négociation au sein des chaînes de valeur et réduit le risque d'être cantonné dans les parties inférieures des chaînes de valeur. En étant en position de négocier de meilleurs contrats avec leurs acheteurs, les PME sont aussi en position d'offrir de meilleures conditions à leurs employés.

La question du genre est aussi un élément de la Perspective, qui montre qu'il y a eu une augmentation des dispositions couvrant les questions de l'égalité des genres et des PME dans les accords commerciaux. Entre 1995 et 1999, 14 % des accords commerciaux faisaient référence à l'égalité des genres ; entre 2010 et 2016, 47 % des accords y font référence. Les dispositions concernant les PME n'apparaissaient que dans 6 % des accords commerciaux entre 1995 et 1999, tandis qu'entre 2010 et 2016, 25 % des accords commerciaux en contiennent.

« L'inclusion de dispositions sur l'égalité des genres et sur les PME doit faire partie des accords commerciaux modernes », explique la Directrice exécutive de l'ITC, Arancha González. « Même si elles ne sont pas juridiquement contraignantes, elles envoient un signal fort, celui que des efforts doivent être faits pour créer des conditions égales pour tous. Il s'agit simplement du besoin d'avoir une plus grande cohérence entre les politiques économiques et celles en matière d'inclusion. »

« Le potentiel des PME de se connecter aux marchés étrangers dépend de l'étendue de l'activité des chaînes de valeur à proximité », poursuit Mme González. « Comme le montre ce rapport, la plus grosse partie de l'activité des chaînes de valeur se situe au sein des chaînes de valeur régionales, avec des fournisseurs qui alimentent les grandes sociétés du même pôle régional. Cela signifie que la création d'un environnement qui facilite l'activité des chaînes de valeur est essentiel pour l'inclusion du commerce. »

Le rapport examine également les initiatives récentes en matière d'infrastructure régionale – telles que l'Initiative chinoise One Belt One Road – qui reconnaît de façon explicite les interactions entre infrastructure, commerce et intégration régionale.

Compétitivité régionale

En ligne avec d'autres recherches, ce rapport montre que l'activité des chaînes de valeur régionales est la plus forte en Europe, en Asie et en Amérique du Nord. L'analyse par l'ITC de la compétitivité, basée sur les capacités au niveau des entreprises, la force de l'écosystème et de l'environnement national, permet de déterminer pourquoi. Même si les politiques commerciales et en matière d'investissement jouent un rôle important, elles ne sont pas les seuls éléments déterminants.

Parmi les résultats du rapport, on constate que les économies-sièges traditionnelles d'Europe (par exemple la France et l'Allemagne) et d'Asie (par exemple le Japon et la République de Corée) sont entourées de pays disposant d'une base d'approvisionnement solide, ce qui facilite l'activité des chaînes de valeur régionales. Ces deux régions sont aussi caractérisées par l'émergence de nouvelles économies-sièges, notamment la Chine pour la région Asie.

En revanche, les pays les plus performants en matière de compétitivité en Amérique latine et dans les Caraïbes sont plus faibles que leurs homologues d'Europe et d'Asie, et n'exploitent pas pleinement leur potentiel pour devenir des économies-sièges. De son côté, l'Afrique reste scindée en deux, avec les pays au Nord du Sahara qui alimentent les chaînes de valeur siégeant en Europe, alors que l'activité des chaînes de valeur régionales reste faible dans les autres parties du continent.

Les 50 profils pays présentés dans ce rapport permettent au lecteur de développer une meilleure compréhension des secteurs qui ont le potentiel d'attirer les investisseurs étrangers, et de la manière dont les fournisseurs nationaux sont positionnés pour alimenter ou mener les chaînes de valeur internationales. De plus, le rapport propose cinq récits détaillés d'intégration réussie de fournisseurs : le cacao au Ghana, l'industrie automobile en Hongrie, l'horticulture au Kenya, l'industrie électronique en Indonésie, et l'industrie aérospatiale au Maroc. Pris ensembles, ils fournissent un aperçu utile des composants d'une stratégie efficace des chaînes de valeur.

Parmi les principales conclusions de la Perspective :

• Une intégration profonde du commerce régional peut aider à fournir une croissance économique plus inclusive.
• Les accords commerciaux d'intégration profonde stimulent l'activité des chaînes de valeur transfrontalières des biens et services.
• Augmenter l'activité des chaînes de valeur aide à stimuler la compétitivité des petites et moyennes entreprises.
• Réduire l'écart de compétitivité entre les petites et les grandes sociétés aide à réduire les inégalités en matière de revenus.
• Les traités d'investissement bilatéraux ne stimulent pas sensiblement la valeur ajoutée nationale des exportations effectuées via les chaînes de valeur. Intégrer des dispositions en matière d'investissement, au contraire, le permet.
• L'investissement dans les infrastructures régionales doit faire partie intégrante des stratégies régionales en matière de commerce et d'investissement, et ne peut pas être décidé après-coup.
• Le manque de pôles régionaux se traduit par le fait que l'Afrique subsaharienne et l'Amérique latine (sauf le Mexique) sont moins intégrées dans les chaînes de valeur internationales que l'Asie, l'Europe et l'Amérique du Nord (inclus le Mexique).
• La Chine a la capacité d'œuvrer comme une économie-siège en Asie, et de nombreux pays d'Europe orientale sont en position de le faire en Europe.
• Les pays les plus performants au niveau régional, tels que l'Afrique du Sud en Afrique et le Chili et la Colombie en Amérique du Sud, sont les meilleurs candidats pour assumer une position d'économie-siège.

[Note aux éditeurs]

Les pays suivants ont leur profil indexé dans la liste de compétitivité : Afrique du Sud ; Argentine ; Bangladesh ; Barbade ; Bhoutan ; Brésil ; Burkina Faso ; Cambodge ; Chili ; Chine ; Colombie ; Costa Rica ; Côte d'Ivoire ; Équateur ; Égypte ; Fédération de Russie ; Ghana ; Guinée ; Inde ; Indonésie ; Jamaïque ; Jordanie ; Kazakhstan ; Kenya ; Liban ; Madagascar ; Malawi ; Malaisie ; Maurice ; Mexique ; Maroc ; Namibie ; Népal ; Nigéria ; Paraguay ; Pérou ; Pologne ; République-Unie de Tanzanie ; Rwanda ; Sénégal ; Slovaquie ; Sri Lanka ; Thaïlande ; Trinité-et-Tobago ; Tunisie ; Turquie ; Ukraine ; Uruguay ; et Viet Nam.

Le lancement officiel de la Perspective de la compétitivité des PME 2017 aura lieu au siège de l'Organisation mondiale du commerce à 13h00 (CET) le 5 octobre, en salle W. Un buffet sera servi à 12h30 (CET). Les membres de la presse et des médias sont invités à assister au lancement officiel.

Pour toute question, ou si vous souhaitez discuter de la Perspective de la compétitivité des PME 2017 avec la Directrice exécutive, Arancha González, avec l'Économiste en chef, Marion Jansen, ou d'autres contributeurs à cette publication, veuillez contacter Jarle Hetland, Responsable médias de l'ITC.

Pour de plus amples informations sur le contexte de la Perspective de la compétitivité des PME, veuillez suivre le lien suivant : www.intracen.org/SMEoutlook

Une version numérique de la Perspective de la compétitivité des PME 2017 – Régions : Une porte vers les échanges mondiaux peut être téléchargée à l'adresse suivante : http://www.intracen.org/publication/smeco2017

De plus amples informations sur la Perspective de la compétitivité des PME sont disponibles à cette adresse :www.intracen.org/smeoutlook

Une vidéo de la conférence de presse qui s'est tenue le 4 octobre est disponible sur webtv.un.org

À propos du Centre du Commerce International (ITC) :

L'ITC est l’agence conjointe de l’Organisation mondiale du commerce et des Nations Unies. L'ITC aide les petites et moyennes entreprises dans les pays en développement et les économies de transition à devenir plus compétitives sur les marchés mondiaux, contribuant ainsi à un développement économique durable dans le cadre du programme « Aide pour le commerce » et des Objectifs mondiaux des Nations Unies. Pour de plus amples informations, consultez le site : www.intracen.org/accueil/. Suivez l'ITC sur Twitter : @ITCnews

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