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La coopération régionale dans le commerce des services

1 mai 2014
ITC Nouvelles
Fauziah Dato Talib, de l'ANASE, défend l'idée que la libéralisation du secteur des services permet aux régions et pays impliqués d'étendre leurs capacités de production et de multiplier les opportunités commerciales.

L'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE) voit le commerce de services comme la clé de l'intégration économique régionale puisque le secteur des services est responsable de près de la moitié du PIB de nombreux États membres. L'on s'attend à ce que la libéralisation du secteur crée un environnement compétitif qui génère la prestation de services plus efficaces dans la région, conduisant à l'expansion de la capacité productrice et au développement économique.

Parmi les défis auxquels l'ANASE est confrontée se trouvent la difficulté de suivre le rythme de l'innovation technologique, de mise en conformité avec les normes internationales, d'augmentation des flux d'investissement et d'échanges et de renforcement du capital humain.

L'investissement grandissant des membres dans les services devrait également promouvoir la création de secteurs régionaux modernes dans le domaine des finances, des communications, de la distribution et du transport. Le secteur des services a reçu 50% de l'investissement étranger direct (IED) total de l'ANASE en 2008, correspondant à un montant de $E.-U. 33,5 milliards. En 2011 il a reçu 58% du flux total d'IED de l'ANASE, pour un montant de $E.-U. 51,4 milliards.

L'investissement accru devrait favoriser la création d'un environnement compétitif, avec une prestation meilleure et plus efficace des services. En attendant, l'exportation des services de l'ANASE a plus que doublé, passant de $E.-U. 120,7 milliards en 2005 à $E.-U. 260,9 milliards en 2011. Avec une croissance constante et l'ouverture du secteur des services, les prestataires de services locaux se voient ouvrir des occasions de bénéficier de nouvelles opportunités de marché et d'idées innovatrices.

Le succès de la libération repose grandement sur la capacité des différentes parties prenantes – gouvernement, milieu universitaire, société civile et entreprises – de coopérer dans l'identification de thèmes visant à améliorer les politiques afin de soutenir l'objectif de l'ANASE, à savoir l'intégration économique des services.

Alors que l'organisation poursuit son travail aux fins d'atteindre le libre flux de commerce de services d'ici à 2015 dans le cadre de la communauté économique de l'ANASE (CEA), le contrôle de l'évolution de la capacité des entreprises de participer aux activités commerciales régionales et d'en bénéficier sera essentiel à son succès.

Le Conseil consultatif pour les entreprises de l'ANASE s'est pleinement engagé à assumer ce rôle. Le Conseil, créé il y a plus de 10 ans, fournit un retour du milieu des affaires sur des questions politiques qui affectent la concrétisation réussie de la CEA. Il procède à des enquêtes et études avec la Lee Kwan Yew School of Public Policy à Singapour et l'Institut de recherche économique de l'ANASE et l'Asie de l'Est à Jakarta. Il utilise ensuite les résultats pour identifier des domaines prioritaires nécessitant une amélioration des politiques.

Des enquêtes ont été effectuées en 2013 sur la compétitivité de l'ANASE dans le commerce et l'investissement, l'efficacité des initiatives politiques de l'ANASE visant à établir la CEA d'ici à 2015 et l'utilisation des accords de libre-échange par les entreprises de manufacture et de services du secteur privé.

Aider les PME

Le Conseil travaille aussi en étroite collaboration avec l'Institut international du développement durable afin de sensibiliser à la CEA et de distribuer un guide pour les PME sur comment s'y retrouver dans les accords commerciaux et les procédures douanières dans chaque État membre.

Les résultats de l'une des enquêtes montrent que les grandes entreprises ont davantage bénéficié de l'intégration économique régionale que les PME, et que le manque d'accès à l'information et au financement était le principal problème des PME. Il est évident que ces questions doivent être traitées afin de leur permettre d'augmenter leurs capacités, de les encourager à participer aux activités commerciales et de les faire bénéficier de la croissance attendue en matière de commerce régional des services. Les PME se positionnent essentiellement pour fournir un soutien aux services et leur participation dans le processus commercial est essentielle au succès de la CEA.

Cette année, sous la présidence du Myanmar, le Conseil aura pour principal objectif s'assurer que les entreprises sont prêtes à tirer profit de l'intégration économique régionale. Une étude aidera à identifier les entraves à la conclusion d'affaires dans la région et à peaufiner les politiques connexes pour aller vers la concrétisation réussie de la CEA. Ce type d'initiative dirigera les efforts sur l'intégration économique régionale dans le domaine des services dans une bonne direction.