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Investir dans le secteur technologique africain : Nouveau rapport

1 février 2024
ITC Actualités

Les entreprises technologiques africaines sont vouées à s'étendre sur le marché hautement concurrentiel des technologies numériques. Découvrez les profils de 11 pays africains à la pointe des technologies de l'information et de la gestion des processus d'entreprise.

Les entreprises technologiques sont devenues des éléments clés de la transformation numérique du continent africain. En 2021, les exportations de technologies de l'information et de la communication (TIC) représentaient, selon les pays d'Afrique subsaharienne, entre 4 % à 10 % de leurs exportations de services.

Toutefois, si ces entreprises peuvent capitaliser sur la demande croissante de services numériques, elles sont en revanche confrontées à une infrastructure des TIC insuffisamment développée et à une base de fournisseurs trop étroite. C'est en substance la conclusion de African Market Trends in Technology Services: 11 Country Profiles (Tendances du marché africain des services de technologie : 11 profils de pays, en anglais uniquement), la deuxième édition de cette publication du Centre du commerce international (ITC) qui vient de paraître.

Le rapport couvre les profils technologiques des pays suivants : Afrique du Sud, Côte d'Ivoire, Éthiopie, Ghana, Kenya, Nigéria, Ouganda, République démocratique du Congo, République-Unie de Tanzanie, Sénégal et Zambie.

Le commerce de détail, les services financiers, les soins de santé, l'immobilier et l'agriculture offrent les meilleures opportunités pour les entreprises de technologie de l'information et de gestion des processus d'entreprise.

« La décentralisation et l'externalisation des services informatiques devraient s'accélérer », explique Pamela Coke-Hamilton, Directrice exécutive de l'ITC. « Cette tendance pourrait constituer un tournant majeur pour de nombreuses économies africaines. La pandémie de COVID-19 a permis de renforcer la confiance dans le travail à distance et de le 'normaliser', ce qui profite massivement à la délocalisation et à la décentralisation des services informatiques. »

La plupart des pays africains ont fait des progrès rapides en matière de pénétration de la téléphonie et de l'internet mobiles. En 2021, l'Afrique était l'économie mobile qui connaissait la plus forte croissance, avec plus de 100 abonnements mobiles pour 100 habitants dans plusieurs pays. Cette même année, un quart des Africains étaient connectés à Internet, et cette proportion devrait passer à près de 44 % d'ici à 2025, lorsque les connexions 5G devraient atteindre 40 millions d'usagers.

Pour les gouvernements africains, priorité à la croissance numérique

La croissance rapide de la téléphonie mobile témoigne à la fois des efforts déployés par les gouvernements africains pour mettre en place des infrastructures des TIC et de la préférence des consommateurs africains pour la technologie mobile. La promotion du secteur numérique est une manière pour les gouvernements de répondre à la pression de créer des emplois pour les jeunes et de réduire la dépendance à l'égard de l'agriculture traditionnelle, de l'exploitation minière et des exportations de matières premières. C'est pourquoi ils investissent massivement par le biais de partenariats public-privé innovants (par exemple avec Huawei en Afrique du Sud et avec China International Telecommunication Construction Corporation en République démocratique du Congo).

Les gouvernements visent ainsi à développer les infrastructures des TIC et à renforcer les compétences et les capacités de service. À cette fin, ils offrent des incitations et des concessions pour attirer les investissements directs étrangers, comme la Côte d'Ivoire, l'Éthiopie, le Nigéria et l'Ouganda qui proposent des allègements fiscaux et des exonérations pour attirer les investisseurs étrangers sur leur marché numérique. La mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) incite également les gouvernements à investir dans les infrastructures et la technologie numériques, comme moyen de stimuler l'innovation dans des secteurs tels que la logistique et les services numériques.

Selon le rapport de l'ITC, le marché unique de biens et de services de la ZLECAf va aider les entreprises technologiques à atteindre davantage de clients, et ce à travers toute l'Afrique. L'intégration du protocole sur le commerce numérique dans l'accord instaurant la ZLECAf va permettre de rationaliser les échanges et de créer un cadre propice à la croissance des plateformes numériques. Enfin, l'harmonisation des politiques relatives à la technologie et à la circulation des données va favoriser le développement de l'infrastructure numérique et la connectivité sur l'ensemble du continent.

Par ailleurs, les décideurs africains s'efforcent d'améliorer l'accès à l'éducation, de former et de perfectionner les diplômés, et de motiver leurs secteurs technologiques et leurs fournisseurs de services à développer leurs talents et leurs capacités. Néanmoins, toujours selon le rapport, si les grandes économies telles que le Kenya, le Nigéria et l'Afrique du Sud ont fait de grands progrès – par exemple, en pilotant la connexion 5G et en développant des réseaux mobiles et numériques de nouvelle génération – les pays africains plus petits ont encore un long chemin à parcourir en matière d'infrastructure technologique.

Chaque profil de pays examine ainsi l'infrastructure des TIC, les incitations gouvernementales, l'environnement réglementaire et les différents facteurs qui permettent d'appuyer les fournisseurs de services technologiques et d'externalisation des processus d'entreprise.