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Renforcer les entrepreneurs via les technologies de l'information

25 juillet 2011
ITC Nouvelles

Au Bénin, un programme de l’ITC relie les transformateurs de fruits aux fournisseurs et aux acheteurs via un 'marché virtuel' à l’échelle de la chaîne d’approvisionnement qui connecte l’offre à la demande de produits via des dispositifs connectés.

Mme Aminatou Bagoudou, qui produit du jus d’ananas à son domicile de Cotonou, bénéficie de ce programme. Le jus d’ananas, son produit phare, génère un revenu pour sa famille mais la pénurie de bouteilles vides freine son activité, comme celle d’autres femmes du secteur alimentaire. En s’alliant à ses pairs, elle pourrait utiliser l’achat groupé  pour s’approvisionner en bouteilles à l’étranger mais elle n’a ni le temps ni l’argent pour prospecter. Elle ignore aussi le nombre de bouteilles qu’il faut acheter pour s’assurer des prix concurrentiels.

  • Le système de l’ITC offre aux petits producteurs et commerçants trois avantages:
  • Visibilité accrue
  • Facilité de contact avec les entreprises présentant un intérêt (les acheteurs pour les vendeurs et vice-versa)
  • Appui aux petits propriétaires d’entreprise pour qu’ils évaluent les occasions d’agir en tant que groupe (pour bénéficier d’économies d’échelle).

Lorsqu’elles se regroupent pour acheter et vendre, les petites entreprises parviennent à réaliser des volumes les plaçant dans de meilleures positions pour négocier. Le système de mise en relation leur permet de s’approvisionner à de meilleurs prix et de produire de plus gros volumes de jus d’ananas susceptibles d’ouvrir de nouveaux débouchés, à la fois au Bénin et au Nigéria voisin.

Un système de géo-localisation repère l’origine géographique des demandes envoyées. Celles-ci sont regroupées puis affichées sur une carte en ligne. Les utilisateurs d’Internet (gros acheteurs et exportateurs) peuvent ainsi évaluer la distribution géographique des producteurs de jus ainsi que le travail de collecte des produits. Pour aider Mme Bagoudou et ses pairs, les revendeurs de bouteilles peuvent décider du meilleur moyen d’acheter les bouteilles en gros.

Au plan pratique, il a avant tout fallu trouver au plan local les capacités de TI et les partenaires institutionnels solides efficaces, et soumettre aux opérateurs de télécommunication une bonne proposition de commercialisation. Le risque existe de voir les parties prenantes institutionnelles se livrer concurrence pour s’approprier le système. Il faut le gérer afin de protéger la capacité de l’administrateur du système à couvrir les coûts.

Le meilleur moyen de lancer le système de mise en relation est de bien faire connaître la date et la manifestation de lancement. Les utilisateurs souhaitent un système qui fonctionne en amont. Une masse critique d’acheteurs doit donc consulter rapidement les offres en cours, notamment pour les produits périssables. Une campagne de marketing bien ciblée, menée en coopération avec les partenaires de télécommunications, peut être décisive. De plus, les nouveaux abonnés peuvent être incités à figurer dans un annuaire en ligne disposant d’une capacité de géo-localisation qui offre aux petites entreprises une meilleure exposition pour bâtir leurs ventes.

La chaîne logistique de l’ananas utilise les technologies de manière inégale. Généralement les exportateurs ont leurs propres ordinateurs et smartphones mais les transformateurs, les petits commerçants et les producteurs  utilisent plus volontiers le téléphone portable. L’équipe de l’ITC en charge du e-commerce propose de relier toutes les technologies appropriées (SMS, application mobile, Internet) en partageant la même base de données. Ainsi les offres envoyées par SMS seront disponibles sur Internet et les smartphones des utilisateurs en quelques secondes.

Alors que ce projet s’attaque aux besoins des entreprises intégrées dans une chaîne logistique spécifique, le système peut fournir des services comparables à d’autres secteurs agroalimentaires du Bénin. Ces marchés virtuels peuvent également fonctionner pour les petits transformateurs et les entreprises agroalimentaires.