24 avril 2024
Alexander Kasterine et Nuria Rull, Centre du commerce international

Un guide pour les organisations appuyant les entreprises du secteur agroalimentaire, avec une attention particulière pour celles des petits États insulaires en développement.


Risques et opportunités de la transition verte

Le dérèglement climatique menace gravement le secteur agroalimentaire, en particulier dans les pays en développement. Face à la baisse des rendements en raison de la hausse des températures et aux pertes de récoltes entières par suite d'événements climatiques extrêmes, les agriculteurs et les entreprises doivent gérer des niveaux de risque de plus en plus élevés.

Les entreprises agroalimentaires doivent en outre se conformer à une toute une série de nouvelles normes et réglementations instaurées pour contrecarrer le changement climatique. Il existe toutefois aussi un côté positif, avec des opportunités de marché émergentes pour les biens et services liés au climat.

Si le secteur agroalimentaire contribue de manière significative au changement climatique (31 % des émissions de gaz à effet de serre), il est aussi le secteur le plus vulnérable.


L'agriculture fait vivre 2,5 milliards de personnes et constitue la plus grande source de revenus et d'emplois pour les ménages ruraux à faibles revenus.

Compte tenu de ces multiples nouveaux risques et opportunités générés par le changement climatique, les organisations d'appui aux entreprises, y compris les organisations de promotion du commerce, les associations sectorielles et les chambres de commerce, ont un rôle central à jouer dans l'apport de connaissances et de réseaux pour améliorer la situation des entreprises agroalimentaires.

À cette fin, le Centre du commerce international (ITC) a élaboré un guide à l'intention de ces organisations afin de faciliter leur compréhension des défis et des opportunités en lien avec le climat, à la fois pour leur organisation et les entreprises qu'elles servent.

Le défi particulier des PEID

Les petits États insulaires en développement (PEID) sont particulièrement vulnérables en raison de leur exposition à des phénomènes climatiques extrêmes et à l'élévation du niveau des océans, ainsi que leurs conséquences, à savoir les érosions côtières, les crues éclairs, les sécheresses, les cyclones et l'impact direct sur la biodiversité, la pêche et les ressources en eau.

Pour réduire cette vulnérabilité exacerbée et réduire l'impact sur les activités des entreprises, le secteur privé doit pouvoir bénéficier d'un appui pour assurer la continuité des activités ou pour adapter le modèle d'entreprise de manière à améliorer la préparation et la planification. En outre, une infrastructure améliorée, des incitations fiscales pour la résilience aux catastrophes et un suivi météorologique précis sont indispensables pour minimiser l'impact sur les activités économiques. Répondre aux nouvelles exigences du marché vert ou trouver de nouveaux créneaux dans l'espace vert figurent également parmi les priorités des entreprises et montre la valeur des organisations d'appui aux entreprises en matière de réponse climatique.

Projet de l'ITC dans les Îles Salomon.

Intégrer la question climatique dans l'aide au commerce

Projet de l'ITC à la Barbade.

Le guide de l'ITC appuie cette stratégie d'intégration. Il aide les organisations d'appui aux entreprises à comprendre les risques et les opportunités inhérentes à leurs activités d'appui au secteur agroalimentaire et fournit les meilleures pratiques pour se préparer à l'avenir.

Il permet à ces organisations d'affiner leurs approches et leurs services, tout en améliorant l'appui qu'elles apportent aux entreprises déjà confrontées aux effets du climat et à celles qui le seront probablement.

Le guide présente des stratégies réalisables pour comprendre et atténuer les risques liés au climat tout en saisissant de nouvelles opportunités dans un paysage de marché en mutation. Il complète l'engagement de l'ITC sur la question commerce et climat, par exemple dans le cadre du projet de compétitivité climatique financé par l'Union européenne (UE) et mis en œuvre par l'ITC dans sept pays, dont Maurice et la République dominicaine.

Les niveaux de risque climatique vont encore augmenter à l'avenir. Les stratégies de résilience des agro-exportateurs reposent sur l'accès à des informations et des analyses de qualité. C'est là que les organisations d'appui aux entreprises jouent un rôle clé.

Le nouveau guide de l'ITC et l'intégration de la question climatique dans l'Aide au commerce appuient précisément ces efforts :

Agrifood Exports and Climate Change: A guide for business support organizations (Exportations agroalimentaires et changement climatique : Guide pour les organisations d'appui aux entreprises, uniquement en version anglaise) | ITC (intracen.org)