Discours

Promotion de l’autonomisation économique des femmes

22 janvier 2018
ITC Nouvelles
Discours prononcé par Arancha González, Directrice exécutive de l’ITC à l’Institut Lowy
Sydney, Australie
6 avril 2016

Mesdames et Messieurs,

Bon après-midi. Je suis ravie d’être de retour à Sydney et à l’Institut Lowy. Avant de commencer, permettez-moi de remercier nos hôtes pour leur travail important. Pour obtenir de bons résultats dans notre système international de plus en plus complexe, les bonnes idées politiques sont plus importantes que jamais. Et les groupes de réflexion, les meilleurs, au moins, sont des entrepreneurs d’idées.

Aujourd’hui, nous sommes réunis ici pour parler d’une idée incroyablement puissante, qui reste cependant étonnamment sous-utilisée. Je parle de l’autonomisation économique des femmes.

Pensez à la conversation actuelle sur l’économie mondiale. La « stagnation séculière », la « nouvelle normalité », la « nouvelle médiocrité » : chaque nouvelle description étant plus triste que la précédente.

Pourtant, nous gaspillons chaque jour le potentiel économique des femmes, à une échelle stupéfiante.

Aujourd’hui, l’Australie est meilleure que la plupart des autres pays sur ce front. En fait, demain, j’entendrai parler des succès internationaux des entreprises dynamiques dirigées par des femmes au Canada lors de l’événement Women in Global Business qui se tiendra à Canberra. Cependant, selon le rapport de 2015 du Forum économique mondial sur l’écart entre les sexes dans le monde, bien que l’Australie soit très bien classée en termes d’éducation et de nombre de travailleuses professionnelles, elle ne se classe qu’au 63e rang en ce qui concerne l’égalité de salaire pour un travail égal. Par conséquent, si certains d’entre vous ici sont responsables des décisions relatives à la paie et se demandent comment appuyer notre action, il serait important d’examiner ce point.

McKinsey a récemment estimé que si les femmes du monde entier participaient à l’économie sur un pied d’égalité avec les hommes, avec des salaires égaux et une participation dans les secteurs à forte productivité de la main-d’œuvre, la production mondiale augmenterait de $28 000 milliards d’ici 2025. Ce serait comme si on ajoutait de nouveaux États-Unis et une nouvelle Chine à l’économie mondiale. Même un scénario plus modeste, dans lequel les pays appliqueraient les meilleures pratiques régionales, ajouterait $12 000 milliards à l’économie mondiale. Le FMI pense que l’élimination des obstacles à l’emploi pour les filles et les femmes pourrait augmenter la productivité de la population active de 25 % dans certains pays.

Adieu, stagnation séculière et médiocrité. Bonjour, égalité des chances.

La mise en place des moyens permettant aux femmes de devenir des actrices économiques du changement est au cœur de nos actions au Centre du commerce international. Créé en 1964, l’ITC est une agence conjointe des Nations Unies et de l’Organisation mondiale du commerce dont le mandat est de faciliter la connexion des petites et moyennes entreprises des pays en développement aux marchés internationaux. Nous nous concentrons sur les PME parce qu’elles emploient la grande majorité des populations. Nous nous concentrons sur les PME parce qu’elles emploient la grande majorité des populations.

Nous nous concentrons sur le commerce parce que les entreprises qui importent ou exportent, ou qui vendent à des entreprises qui le font, tendent à être plus productives, à croître plus rapidement et à générer des emplois de meilleure qualité et mieux rémunérés. Nous combinons les objectifs de nos deux organisations mères : l’élargissement de l’accès aux opportunités commerciales est notre moyen de parvenir à un développement durable.

Permettez-moi d’illustrer ce à quoi cela pourrait ressembler dans la pratique. Au Burkina Faso et au Mali, notre Initiative de mode éthique a connecté les compétences de centaines de travailleurs, dont 99 % de femmes, au sommet du marché international de la mode. Comme résultat, des marques comme Vivienne Westwood, United Arrows du Japon et Stella Jean de l’Italie vendent des cotons filés, tissés et teints en toute sécurité par des femmes qui reçoivent un salaire décent.

Cela ne s’est pas produit du jour au lendemain. L’équipe de projet a travaillé avec de petits producteurs pour leur permettre d'améliorer la qualité des produits, relever les normes du travail et entrer en contact avec d’éventuels acheteurs. Elle s’est engagée avec les agences gouvernementales à recenser et à aplanir les obstacles potentiels au commerce, permettant ainsi à la production et aux flux de revenus de continuer à traverser l’agitation politique de la région. Le modèle fonctionne. Le centre le plus ancien de l’Initiative de mode éthique, qui a débuté dans l’un des bidonvilles les plus pauvres de Nairobi, est maintenant entièrement commercialement viable. En fait, un groupe d’investisseurs privés l’a repris l’année dernière.

Pourquoi le lien entre les PME appartenant à des femmes et le commerce est-il important ?

Aujourd’hui, dans de nombreux endroits, les aspects liés à la répartition des marchés et du commerce sont devenus des questions politiques brûlantes. Bien que le « pays chanceux » soit une sorte d’exception, l’idée selon laquelle les avantages du commerce n’ont pas été partagés équitablement est répandue. Les PME jouent un rôle important en veillant à ce que les profits tirés du commerce soient répartis de manière plus équitable, tout comme les femmes. C’est la raison pour laquelle nous sommes convaincus qu’il est plus important que jamais de relier les PME appartenant à des femmes aux marchés mondiaux.


À l’échelle mondiale, la population active est constituée de trois quarts des hommes en âge de travailler, contre seulement la moitié des femmes en âge de travailler. Comme nous l’avons vu, les conséquences macroéconomiques d’une progression vers la parité hommes-femmes seraient énormes. Il en est de même au niveau national. L’universitaire d’Oxford, Lisa Scott, a démontré que les pays qui offrent de plus grandes possibilités économiques aux femmes ont tendance à occuper les meilleurs rangs dans la compétitivité nationale. Ce constat est à la fois significatif et prévisible : après tout, aucune équipe ne peut laisser la moitié de son talent sur le banc et espérer gagner.

Les conséquences de l’autonomisation économique des femmes ne sont pas moins dramatiques au niveau des ménages. Lorsque les femmes sont rémunérées pour leur travail et exercent un contrôle sur la façon dont les dépenses sont effectuées, elles investissent beaucoup plus que les hommes dans l’éducation et la santé de leur famille. Des pères alphabétisés ont souvent des enfants illettrés. Pourtant, les mères alphabétisées ne l’ont presque jamais. Lorsque les femmes ont accès à l’éducation et à l’emploi, les effets durent pendant des générations.

L’autonomisation des femmes permet également d’avoir purement et simplement le bon sens des affaires. Après avoir réalisé une étude sur 3 000 entreprises internationales, le Crédit Suisse est arrivé à la conclusion selon laquelle l’amélioration de la parité des sexes chez les cadres supérieurs entraîne la hausse des bénéfices et une meilleure valorisation boursière.

D’autres études montrent que les entreprises qui ont davantage de femmes dans leur direction sont plus efficaces pour tirer le meilleur parti des talents de leurs employés. Malgré tout cela, dans le classement Fortune 500, il existe plus de PDG hommes que femmes.

Je tiens à souligner que les gains ne se limitent pas aux grandes sociétés. De nouvelles preuves avérées au niveau des entreprises obtenues des États-Unis indiquent que la prime à l’exportateur : la prime de rémunération des entreprises exportatrices par rapport aux non-exportatrices, est plus élevée dans les entreprises appartenant à des femmes que dans celles appartenant à des hommes. Toutefois, les propres recherches de l’ITC montrent que seulement une entreprise exportatrice sur cinq appartient à des femmes.

L’ITC travaille de multiples façons et à plusieurs niveaux pour faciliter la connexion des femmes aux marchés internationaux en tant qu’entrepreneurs, commerçantes et travailleuses. Notre objectif est d’apporter des solutions pratiques, adaptées aux besoins locaux, mais qui produisent des résultats reproductibles face à des défis similaires ailleurs.

L’accessibilité tant en ce qui concerne la disponibilité que le prix des informations sur les opportunités de marché et les procédures liées au commerce dans les pays en développement profitent naturellement à toutes les PME, quel que soit le sexe des personnes qui les dirigent.

Cependant, lorsque nous travaillons avec les gouvernements pour améliorer les politiques, ou avec les associations d’entreprises et les organisations de promotion du commerce pour les doter de capacités à mieux soutenir les PME pour leur connexion aux investissements commerciaux internationaux, ou avec les entreprises elles-mêmes, il existe de nombreuses possibilités permettant de veiller à ce que les femmes ne soient pas laissées en marge de l’économie. Voyons quelques exemples de la région du Pacifique où l’Australie soutient de tout cœur nos actions.

En Papouasie-Nouvelle-Guinée, le bilum colorié est tissé pour la fabrication de sac de produits d'épicerie et des portes bébés alors très répandus. Les sacs et les vêtements faits à la main attirent de plus en plus les marques de mode internationales haut de gamme. Dans les régions rurales, les personnes qui tissent généralement des bilums sont en majorité des femmes. Elles font régulièrement face à de longues attentes avant d’être payées pour leur art, et parfois elles ne sont pas payées du tout. L’an dernier, l’ITC a collaboré avec des coopératives productrices de bilum de tout le pays pour mettre sur pied la Bilum Export and Promotion Association, un groupe à but non lucratif qui achètera des sacs et des vêtements de bilum partout dans le pays pour l’exportation. Les bénéfices seront réinvestis dans des revenus plus prévisibles pour les producteurs, ainsi que dans la conception, les compétences techniques et commerciales nécessaires au ciblage des acheteurs étrangers haut de gamme.

Après le passage du cyclone Pam sur l’archipel du Vanuatu l’année dernière, les réservations d’hôtels se sont effondrées, entraînant avec elles une forte demande locale de produits agricoles à plus forte valeur ajoutée et d’artisanat. L’ITC s’efforce de réorienter ces secteurs vers l’approvisionnement des navires de croisière, dont la demande a été plus forte, et vers les marchés étrangers. En partenariat avec un institut agronomique local, nous avons répertorié les producteurs locaux et formé des agricultrices, des prestataires de services de vulgarisation agricole, des techniciens et des transporteurs, et permis au secteur d'améliorer l’emballage et le conditionnement. Dans le secteur de l’artisanat, l’ITC crée une Association des femmes exportatrices et forme les femmes à la qualité des produits et à la commercialisation des exportations. Je suis heureuse d’annoncer que la Queensland Gallery of Modern Art a passé une première commande de sacs pour son magasin.

Les Samoa, quant à eux, ont été l’un des premiers partenaires de nos efforts déployés au niveau mondial pour accroître la part des marchés publics attribués à des entreprises appartenant à des femmes dans les pays en développement. Les gouvernements du monde entier dépensent des milliers de milliards de $ chaque année : plus de 10 % du PIB pour la plupart des pays en développement, et bien plus dans les pays développés ; pour acheter les biens et services dont ils ont besoin pour remplir leurs fonctions. Seule une petite partie de ces contrats sont attribués à des entreprises appartenant à des femmes. Certains de ces déséquilibres peuvent être corrigés par des mesures aussi simples que la valorisation des possibilités d’approvisionnement auprès des organisations commerciales féminines.

D’autres mesures vont beaucoup plus loin : 5 % de tous les contrats fédéraux américains sont censés être attribués à des entreprises connues comme sous-exploitées, une catégorie qui comprend surtout les entreprises « appartenant et dirigées » par des femmes. Aux Samoa, l’ITC s’emploie à faire évoluer les mentalités politiques au sein du gouvernement afin qu’il accepte et encourage les entreprises appartenant à des femmes en tant que potentiels fournisseurs. Les femmes entrepreneurs sont formées pour soumissionner à davantage de contrats plus importants, et même à croire en leur capacité à les remporter ! Nous devons garder à l’esprit que même l’objectif de 5 % fixé par les États-Unis a mis une vingtaine d’années à être atteint.

L’égalité économique des femmes nécessite un écosystème de soutien

Mesdames et messieurs, nous avons tous écouté la phrase populaire : « il faut tout un village pour élever un enfant ». Il faut même plus que cela pour parvenir à l’égalité économique entre les sexes.

C’est pourquoi, dans le cadre de notre initiative SheTrades visant à connecter un million de femmes entrepreneurs aux marchés d’ici 2020, nous avons lancé un Appel à l’action, un appel qui s’applique probablement à la plupart des personnes présentes dans cette salle. L’appel établit un cadre pour que les entreprises, les gouvernements et les organisations de la société civile : toutes les parties prenantes au développement en fait, prennent des engagements spécifiques et mesurables qui contribuent à l’objectif d’une intégration plus complète des femmes dans l’économie mondiale.

L’Appel à l’action, que je vous invite tous à consulter et à signer, s’articule autour de huit piliers : la collecte, l’analyse et la diffusion des données ; la politique commerciale ; les marchés privés ; les marchés publics ; la certification ; les contraintes liées à l’offre, les services financiers et les droits de propriété.

Comment cela se passerait-il ? Examinons le pilier des données. Seuls 41 gouvernements recueillent des données ventilées par sexe relatives à la participation des femmes à l’économie - pourtant il est difficile d’améliorer ce que vous ne pouvez pas mesurer.

Toutefois, cela ne concerne pas seulement les gouvernements. Les entreprises doivent mesurer les écarts entre les sexes et en établir des rapports. Les groupes de réflexion, quant à eux, ont la responsabilité d’analyser les obstacles auxquels font face les femmes dans l’économie et sur le marché mondial, et de rechercher le meilleur moyen de les éliminer. Nous avons déjà vu comment les marchés publics peuvent soutenir les entreprises appartenant à des femmes ; les entreprises du secteur privé peuvent faire de même, en s’approvisionnant davantage auprès des femmes.

La pleine participation des femmes à l’économie est freinée, en de trop nombreux endroits, par des lois discriminatoires. Dans 18 pays, la loi donne aux maris le droit d’interdire à leurs femmes de travailler à l’extérieur du foyer ! Les femmes entrepreneurs des marchés émergents sont étouffées par un accès inadéquat et inégal aux services bancaires et au capital, un écart estimé au total entre $260 et 320 milliards par an. Certains entrepreneurs en herbe ici à Sydney pourraient ressentir la même chose : dans le secteur mondial de la technologie, seule une petite fraction du capital-risque est remise aux start-ups dirigées par des femmes.

En moyenne, les femmes ont moins accès à la technologie et à Internet que les hommes. En 2012, Intel estimait que l’accès des femmes à Internet pourrait contribuer de $13 à 18 milliards au PIB annuel de 144 pays en développement.

La technologie peut également contribuer à l'autonomisation économique des femmes en réduisant les obstacles à la création d’entreprises. L’an dernier, l’ITC a lancé une application Web et mobile pour les femmes entrepreneurs. L’application, appelée SheTrades, permet aux entreprises appartenant à des femmes de présenter leurs biens et services aux potentiels acheteurs.

La directrice de notre programme sur les femmes et le commerce l’appelle, pas tout à fait sur un ton de plaisanterie, « propulseur d’entreprises ». Vous pouvez télécharger l’application à partir de la boutique Google Play ou la consulter sur SheTrades.com.

Toutefois, l’environnement favorable à l’égalité des sexes va au-delà des applications, et même au-delà des huit piliers de l’Appel à l’action. Nous avons besoin de changements profonds dans les attentes socioculturelles en matière de tâches ménagères, de travaux de soins et d’éducation des enfants, qui pèsent actuellement de manière disproportionnée sur les femmes, ce qui leur laisse moins de temps pour investir dans les travaux rémunérés, le réseautage et l’acquisition de compétences.

Les politiques sociales, en matière de garde des enfants et de congé parental, peuvent contribuer à changer les mœurs culturelles et à créer plus de temps pour les mères qui travaillent. L’un des exemples les plus éloquents est l’introduction par la Norvège du « quota paternel » dans le congé parental en 1993. Auparavant, seulement 2 % des hommes s’absentaient du travail après la naissance d’un enfant. Aujourd’hui, plus de 90 % bénéficient d’un congé parental. Les pères qui prennent un congé parental pour se rapprocher de leurs enfants en bas âge finissent par changer plus de couches et finissent par participer davantage à la garde des enfants bien au-delà de la petite enfance. Cela laisse plus de temps aux mères pour se consacrer à un travail rémunéré.

Les gouvernements devraient peut-être expérimenter cette méthode avec des lois obligatoires : le Japon a récemment introduit certaines des dispositions les plus généreuses du monde en matière de congé de paternité pour tenter d’augmenter le faible taux de natalité ; toutefois, l’année dernière, seulement 2,3 % des personnes admissibles l’ont pris. Cela dit, le Japon a réussi ces dernières années à attirer davantage de femmes sur le marché du travail, augmentant sa population active en dépit de la diminution de sa population.

Nous avons également besoin de grands changements dans notre façon de penser et de répartir le travail non rémunéré. Selon une estimation, le travail non rémunéré effectué par les femmes dans le monde entier équivaut à peu près à la production annuelle de la Chine. Bien sûr, beaucoup reste encore à faire à ce sujet : Le PIB s'en trouverait amélioré si vous payiez vos voisins pour qu’ils prennent soin de vos enfants pendant qu'ils en faisaient de même pour que vous occupiez des leurs, mais cela n’aurait pas beaucoup de sens.

Le travail non rémunéré doit être correctement valorisé et bien réparti. Les hommes doivent partager le fardeau, à la maison, dans la communauté et sur le lieu de travail.

Et sur ce plan, l’Australie dispose d’une marge de progrès considérable. Selon les données de l’OCDE, les hommes consacrent en moyenne 2,9 heures par jour à des travaux non rémunérés comme le nettoyage, la cuisine et la garde des enfants. Alors que les femmes y consacrent 5,3 heures par jour. La bonne nouvelle c’est que vous faites mieux que l’Italie. La mauvaise nouvelle c’est que la Nouvelle-Zélande vous bat à ce sujet. Et même les ménages de mon Espagne natale ont une charge de travail plus équilibrée. Aux Australiens présents ici : vous savez maintenant ce que vous pouvez faire pour apporter votre soutien !

Mesdames et Messieurs, Au cours des trois dernières décennies, nous avons assisté à la transformation de l’économie mondiale par l’émergence d’un milliard de Chinois et d’Indiens puissants opérant en tant qu’acteurs économiques accomplis. Le grand nombre de femmes actuellement en marge de l’économie mondiale représente environ un tiers de milliards de femmes prêtes à transformer leurs propres perspectives, ainsi que les nôtres. À l’ITC, nous essayons d'y contribuer en connectant directement les entreprises appartenant à des femmes aux marchés et en essayant de mettre en place des outils et politiques de facilitation. Toutefois, nous ne pourrions réussir qu’ensemble.

Je vous remercie.