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La Nouvelle Gambie au-devant de la scène lors de l’Examen global 2017 de l’Aide pour le commerce

2 novembre 2017
ITC Nouvelles
La Vice-présidente et les ministres présentent des réformes et font valoir la capacité d’assistance

Dans les mois qui ont suivi son entrée en fonction en janvier, le nouveau gouvernement de la Gambie a fait du commerce une partie importante de ses plans de croissance, de création d’emplois et de consolidation démocratique.

Le pays a occupé une place importante lors de l’Examen global 2017 de l’Aide pour le commerce au siège de l’Organisation mondiale du commerce à Genève.

 

La Vice-présidente Fatoumata Tambajang, la ministre du Commerce, de l’Intégration régionale et de l’Emploi, Isatou Touray, et le ministre du Tourisme, Hamat Bah, ont pris part au rassemblement du 11 au 12 juillet, où ils ont présenté les réformes de la politique intérieure et ont encouragé les donateurs d’aide et le secteur privé à investir dans le développement de capacités d’approvisionnement de la Gambie.

Le Centre du commerce international a tout mis en œuvre pour soutenir les efforts de la Gambie dans le développement de ses capacités dans le commerce, en vue d’une croissance économique inclusive, en mettant l’accent sur la création d’emplois pour les jeunes et les femmes. Une grande partie de cette action est le nouveau Projet d’autonomisation des jeunes de Gambie (YEP), une initiative sur quatre années, financée par l’Union européenne, à l’effet de renforcer les compétences, favoriser l’ajout de valeur et promouvoir les liens avec les marchés dans les secteurs riches en emplois tels que le tourisme et l’agroentreprise.

 

Une table ronde organisée le 12 juillet a réuni les responsables gambiens, les agences internationales et les donateurs de l’aide au développement. La réunion a été l’occasion de présenter un répertoire de huit projets potentiels. Certains projets étaient à portée économique, abordant les réformes visant à améliorer l’environnement commercial ou à tirer parti de l’initiative SheTrades de l’ITC pour créer des ouvertures économiques pour les femmes gambiennes.

D’autres étaient spécifiques aux secteurs. C’est le cas d’un projet de construction d’un débarquement de pêches et d’une structure de stockage de haute qualité, et d’un autre sur l’investissement dans le système de sécurité alimentaire pour arrimer le secteur agricole du pays aux normes du marché international.

La Vice-présidente Tambajang a déclaré que l’Examen global 2017 de l’Aide pour le commerce est arrivé au moment où « la nouvelle Gambie prend sa place légitime dans la communauté mondiale ». Après « 22 années de dictature et de mauvaise gestion de notre économie », les attentes du peuple en matière de croissance et de développement étaient élevées. Le développement des secteurs productifs du pays aura pour effet, la création d'emplois, l’augmentation des revenus et la réduction des migrations irrégulières, a-t-elle déclaré. (Si l’on rapporte les chiffres aux données par habitant, ce pays d’Afrique de l’Ouest a l’un des taux de migration irrégulière les plus élevés du continent).

 

La ministre Touray a souligné l’engagement du nouveau gouvernement à l’égalité des sexes, notant que l’élargissement de l’accès des femmes aux ouvertures économiques était essentiel pour la croissance inclusive. Elle a décrit les mesures prises par le gouvernement pour mettre à jour les cadres juridiques de l’environnement de commerce, aussi bien au niveau de l’OMC qu’au niveau régional. Le Projet d’autonomisation des jeunes « vibre en phase avec tout ce que nous entreprenons », a-t-elle déclaré, en référence à la formation sur la sécurité alimentaire et à d’autres préparations pour favoriser les exportations et l’ajout de valeur dans les secteurs des noix de cajou, de l’arachide
et du miel.

« Les jeunes choisissent de retourner au pays... espérant que les choses ont changé », a-t-elle ajouté. La diversification des exportations et la construction de liens en amont entre l’industrie substantielle du tourisme du pays et ses secteurs agricoles et artisanaux permettront de créer des emplois pour 8 000 jeunes qui rentrent au pays et pour les femmes et les hommes des zones rurales.

Tel qu'a déclaré Mme Touray lors de la réunion : « Loin d’une demande d’aide au sens élémentaire, il s’agit d’une demande d’assistance pour permettre à la Gambie à retrouver ses marques de prospérité tant au niveau national qu’international ».

 

Le ministre Bah a déclaré que les instituts de formation en hôtellerie du pays avaient besoin d’aide pour former une nouvelle génération de personnel hôtelier, car de nombreux gambiens compétents avaient quitté le pays pour s’installer à l'étranger pendant les 22 années de dictature, marquées par la corruption et le déclin institutionnel. Il a ajouté que l’établissement d’un institut culturel contribuerait au développement des compétences et des moyens de subsistance grâce à la musique, la littérature et l’art traditionnels.

Muhammed Jagana, qui dirige la chambre de commerce de la Gambie, a déclaré que le coût du capital restait dissuasif pour de jeunes entrepreneurs gambiens. Pour lui, l'espoir réside dans la création d'un fonds national pour l’entrepreneuriat qui fournirait un capital de base aux jeunes gambiens (et aux citoyens de retour au pays) pour qu'ils mettent sur pied des entreprises, créent des emplois et élargissent l’assiette fiscale du gouvernement.

Marc Vanheukelen, l’ambassadeur de l’Union européenne à l’OMC, a noté que, bien que la Gambie, en tant que pays moins avancé, puisse bénéficier d’un accès sans droits de douane au marché de l’Union européenne, les vrais défis se trouvent du côté de l’offre, en termes de production de biens conformes aux normes techniques de l’Union.

Ces propos rentrent en droite ligne avec les propos de la Directrice exécutive de l’ITC, Arancha González, commentant les déclarations faites par les entrepreneurs gambiens à l’ITC : satisfaire aux normes de qualité internationales était un défi, surtout avec une connectivité limitée.

M. Vanheukelen a également souligné l’importance de l’intégration régionale dans la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), point repris par le Directeur général adjoint de l’OMC, Yonov Frederick Agah.