Discours

WEDF 2015 – Déclaration d'ouverture de la Directrice exécutive du Centre du commerce international

20 octobre 2015
ITC Nouvelles
Déclaration d'ouverture de la Directrice exécutive du Centre du commerce international, Mme Arancha González, au Forum mondial pour le développement des exportations.
20 octobre 2015 – Doha, Qatar

Votre Excellence, Cheik Abdullah Bin Nasser Bin Khalifa Al-Thani, Premier Ministre et Ministre de l'intérieur de l'État du Qatar,
Votre Excellence, Cheik Ahmed Bin Jassim Al-Thani, Ministre de l'économie et du commerce,
Votre Excellence, M. Ali Sharif Al-Emadi, Ministre des finances,
Votre Excellence, Cheik Abdullah Bin Saud Al-Thani, Gouverneur de la Banque centrale du Qatar, et Président de la Banque de développement du Qatar,
M. Abdulaziz Bin Nasser Al-Khalifa, Administrateur de la Banque de développement du Qatar,

Assalamu alaykoum.

Que vous soyez venu jusqu'à cette ville dynamique de Doha de loin ou d'un endroit proche, je veux vous souhaiter la bienvenue au Forum mondial pour le développement des exportations (WEDF) de cette année.

J'aimerais exprimer la gratitude du Centre du commerce international envers le gouvernement et le peuple de l'État du Qatar, et en particulier envers le Ministère des finances et la Banque de développement du Qatar pour s'être associés avec nous afin d'organiser cette quinzième édition du WEDF – la toute première au Moyen Orient.

Cette réunion intervient à peine trois semaines après l'adoption par les Nations Unies du Programme 2030 pour un développement durable, qui vise à promouvoir une croissance durable et inclusive qui ne laissera personne à l'écart.

Et cette réunion intervient aussi deux mois avant la Conférence de Paris sur les changements climatiques, et avant la réunion de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) à Nairobi qui doit fournir un nouvel élan à l'ouverture des échanges multilatéraux.

La ville de Doha est étroitement liée à l'histoire de l'OMC. C'est ici que le Cycle de Doha a été initié, et ici que la Chine est devenue membre de l'OMC en 2001.

Le message que nous voulons envoyer aujourd'hui depuis Doha est clair : plus de commerce et d'investissement, et plus de petites et moyennes entreprises compétitives, peuvent nous aider à générer une croissance durable et inclusive afin de réaliser les Objectifs mondiaux des Nations Unies.

Durable, parce que la croissance doit être compatible avec notre planète ; et inclusive parce que la croissance doit profiter à tous, y compris les jeunes et les femmes. Il doit s'agir d'une croissance ancrée dans les petites et moyennes entreprises (PME), qui représentent 90 % de toutes les entreprises dans le monde, et comptent pour sept emplois sur dix.

Pour garantir une croissance durable et inclusive, il faut favoriser des économies plus dynamiques et innovantes, ce qui veut dire appuyer les PME pour qu'elles s'internationalisent – le terme utilisé aujourd'hui pour parler de commerce et d'investissement, et du fait de se relier aux marchés et d'exploiter les chaînes de valeur.

C'est pourquoi le thème du WEDF de cette année est « Innover, investir, internationaliser ». Et c'est aussi pourquoi il est d'autant plus opportun que nous soyons réunis au Qatar, un exemple d'économie ouverte qui fait le pari de ces trois « I » pour son futur.

Le WEDF, pour parler affaires et faire des affaires.

Nous venons au Forum mondial pour le développement des exportations parce que nous voulons « parler affaires et faire des affaires ». L'ITC a créé ce forum pour fournir un espace aux responsables politiques, aux institutions d'appui au commerce et à l'investissement, ainsi qu'aux chefs d'entreprise, pour partager leurs expériences, comprendre les besoins des autres, et découvrir ce qui pourrait être fait de plus, en termes concrets, pour stimuler la compétitivité du commerce.

Avec les années, nous avons également ajouté un volet important de réunions entreprise à entreprise (B2B), pour que les sociétés puissent travailler en réseau avec des partenaires potentiels. Je suis ravie de vous annoncer que cette année plus de la moitié des participants au WEDF nous viennent du secteur privé – un record. Nous sommes impatients d'entendre tous les accords et contacts à long terme que vous allez forger ici à Doha. Et nous avons besoin de vos avis sur la manière de rendre l'environnement du commerce et de l'investissement plus propice aux affaires internationales.

Compétitivité, connectivité, et capacité à changer.

La semaine dernière, l'ITC a publié la première édition de ce qui va devenir un rapport phare annuel – les Perspectives sur la compétitivité des PME. Notre but est de fournir à la famille du commerce et de l'investissement des outils pratiques pour aider à améliorer la compétitivité des PME.

Les défis auxquels sont confrontés les PME varient. L'accès au financement peut s'interrompre au moment où les entreprises deviennent trop importantes pour les micros prêteurs. Les frais de transport et les délais douaniers peuvent frustrer les tentatives d'opérer à l'étranger.
Les sociétés elles-mêmes peuvent avoir du mal à comprendre les opportunités du marché. Ou alors, elles peuvent manquer de structures d'appui institutionnelles qui leur permettraient d'être conformes aux normes internationales en matière de santé et de sûreté.

Toutefois, nous ne pouvons pas cibler nos actions de manière efficace à moins de comprendre quelles sont les contraintes les plus pesantes dans un pays donné. Les Perspectives sur la compétitivité des PME nous renseignent justement en ce sens. Le rapport présente l'analyse des éléments déterminants de la compétitivité des PME afin d'identifier les faiblesses aux niveaux des entreprises, de l'environnement immédiat des affaires, et des politiques nationales. Ces éléments clefs se présentent sous la forme de trois piliers : la compétitivité, la connectivité, et la capacité à changer des PME.

En matière de « compétitivité » – entendu la capacité à fournir des biens de qualité en temps voulu et au meilleur prix – la capacité des PME ne dépend pas seulement des seuls talents de l'entreprise. Cela dépend aussi de l'accès à un système fonctionnel de certification de la qualité des produits, et sur le plan macro, de considérations tels que des procédures douanières rapides et un environnement des affaires ouvert.

De façon similaire, en matière de « connectivité » – à savoir la manière dont les entreprises absorbent et exploitent les informations afin de mieux comprendre et cibler leurs clients – la capacité des PME n'est pas simplement fonction de leur capacité à envoyer un courriel ou se connecter à l'Internet. Elle repose sur la force des groupes et associations locales du secteur privé, et de la pénétration et de la qualité du réseau Internet au niveau national.

Enfin, la capacité des PME à « changer » – c'est à dire constamment s'adapter aux forces mouvantes des marchés – dépend en grande partie du niveau d'éducation de sa force de travail, ou de l'accès au crédit dans une économie, et pas seulement du dynamisme interne de l'entreprise.

Un slogan plus juste pour illustrer cette combinaison pourrait être « Compétitivité, connectivité et capacité à changer déterminent l’aptitude des PME à innover, investir et s'internationaliser ».

Le travail de l'ITC sur le terrain : aider les PME à se relier aux chaînes de valeur

La recherche appliquée n'est qu'un aspect du travail de l'ITC. Nous sommes directement impliqués sur le terrain, et travaillons pour permettre aux PME de saisir les opportunités offertes par les chaînes de valeur, par lesquelles il est possible de se relier aux marchés mondiaux, en produisant des composants ou en transformant des produits intermédiaires importés, sans nécessairement viser des produits finaux. Mais pour réaliser de telles activités, les entreprises ont besoin de procédures douanières rapides et prévisibles, cruciales pour une logistique efficace. C'est pourquoi l'ITC travaille avec les pays et le secteur privé pour les aider à mettre en œuvre l'Accord de facilitation des échanges de l'OMC.

Pour se relier aux chaînes de valeur, les PME doivent aussi se conformer aux exigences des normes en matière de qualité des produits. L'ITC s'emploie à les aider en ce sens. Demain, nous lancerons une publication pratique sur les normes halal. Il s'agit là d'un marché lucratif en pleine croissance, et la compréhension des normes afférant à ce secteur est essentielle pour faciliter la participation des PME.

Notre travail plus large sur les mesures non tarifaires et les barrières non tarifaires – les obstacles au commerce du 21ème siècle – aide les PME et les responsables politiques à se repérer dans ce nouveau paysage commercial.

Notre travail sur le commerce électronique vise à aider les PME à exploiter tout le potentiel des places de marché virtuelles, en améliorant leurs connexions avec les clients et les acheteurs afin d’accroître leurs ventes à l'international.

Et puisque nous parlons de chaînes de valeur, n'oublions pas le secteur des services. Pensez aux PME qui fournissent des services de banque en ligne, de la musique ou de l'art à la structure locale d'une chaîne hôtelière internationale – c'est aussi se relier à une chaîne de valeur des services. Les services sont essentiels aux économies de la région, y compris au Qatar.

La Vision nationale 2030 du Qatar définit une direction claire pour transformer l'économie, fondée sur le développement du capital humain, la diversification économique, et un environnement durable. À l'ITC, nous sommes disposés à aider le Qatar dans cette quête générationnelle. Au début de ce mois, nous avons signé un accord avec la Banque de développement du Qatar, une institution que nous admirons et respectons, auprès de laquelle nous nous sommes engagés pour aider à exploiter le potentiel des PME qataries. L'ITC est fier d'être votre partenaire désigné.

Pour terminer, permettez-moi de vous souhaiter un WEDF fructueux, avec de nouvelles idées et suggestions sur lesquelles construire le chemin jusqu'à l'édition de l'année prochaine.

Je vous remercie pour votre attention.