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L’ITC à la 12e Conférence ministérielle

16 juin 2022
ITC News

Les entreprises au premier plan des discussions sur le commerce multilatéral  

À l’occasion de la douzième Conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), le Centre du commerce international (ITC) a défendu la cause des petites entreprises, de la connectivité et de l'inclusion dans le commerce mondial, et ce en préalable et au cours de l’événement.   

Alors que des ministres du monde entier se réunissaient à Genève pour revoir le système commercial multilatéral, l'ITC a pu discuter avec eux de certains des sujets qui sont au cœur de sa mission : les femmes dans le commerce et la numérisation.  

Voici un résumé des points les plus importants soulevés par l'ITC lors de cette conférence.  

Réunion ministérielle de l'UA  

Pour donner suite au récent protocole d'accord conclu avec le Secrétariat de l'Union africaine et en amont de la Conférence ministérielle de l’OMC, la Directrice exécutive de l'ITC, Pamela Coke-Hamilton, s'est adressée à la réunion ministérielle de l'Union africaine à Genève et a réitéré l’appui de l’ITC à l'Afrique, notamment pour l’aider à atteindre ses objectifs de développement par le biais du système commercial multilatéral.  

Elle a ainsi souligné les efforts déjà déployés par l'organisation en faveur du continent africain, qui représentent 50 % des dépenses totales de l'ITC.  

Relevant que le commerce a un rôle clé à jouer dans la reconstruction post pandémique, elle a encore déclaré : « Le continent regorge de potentiel et offre des opportunités uniques pour appuyer une croissance inclusive et durable. Selon l'analyse de l'ITC, si tous les pays africains libéralisent totalement leurs tarifs douaniers, dans le contexte actuel, le potentiel d'exportation intra-africain inexploité s’élève à 22 milliards de dollars. »  

Politiques commerciales en faveur des femmes  

À l’ouverture de la douzième Conférence ministérielle de l’OMC, réagissant aux points de vue exprimés par des femmes entrepreneures et des champions de l’appui aux entreprises lors d’un événement parallèle intitulé « Débloquer le commerce pour l’autonomisation des femmes et le développement durable », les dirigeantes de l’OMC et de l’ITC ont réaffirmé leur engagement en matière de politiques commerciales en faveur des femmes.  

La Directrice générale de l'OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, et la Directrice exécutive de l’ITC, Pamela Coke Hamilton, se sont ainsi jointes aux femmes entrepreneures qui venaient d'Inde, d'Indonésie, du Nigéria et du Rwanda, ainsi qu'à des experts en politique commerciale du monde entier.  

Mme Coke-Hamilton a distillé l'expérience accumulée par l’ITC sur plusieurs décennies en matière de travail avec les petites entreprises dans un récit illustrant les luttes quotidiennes des femmes entrepreneures dans les pays en développement : accès au financement et à l'information, mobilité restreinte, tâches domestiques accaparantes. Si les politiques commerciales et l’appui aux entreprises s’améliorent en termes d’intégration de la dimension du genre, la route est encore longue.  

« Le seul moyen de s'attaquer aux obstacles auxquels sont confrontées les femmes dans le commerce consiste à adopter une approche ambitieuse et globale », a affirmé la directrice exécutive de l'ITC. « La Déclaration de Buenos Aires en 2017 fournit la direction stratégique que nous devons suivre. L'ITC s'efforce de traduire ces engagements en résultats avec un impact réel pour les femmes partout dans le monde. »  

Mme Coke-Hamilton a lancé un appel à l’action en trois points pour appuyer les femmes entrepreneures, de concert avec l’ITC :  

  1. Rejoindre SheTrades Outlook, un outil politique qui permet déjà à 46 gouvernements de mettre leurs politiques au service des femmes ;  

  2. Renforcer l'Aide pour le commerce en faveur des femmes, notamment en ce qui concerne la numérisation, la durabilité environnementale et les chaînes de valeur régionales ; et  

  3. Étendre les collaborations multipartites pour intensifier les interventions.  

Petites entreprises, mais grandes dans le commerce électronique  

Les initiatives visant à promouvoir une plus grande transparence et un meilleur accès au commerce électronique figurent parmi les priorités de l'OMC depuis plusieurs années. Avec l’impératif de répondre à la détérioration des conditions économiques, qui pourrait avoir de graves conséquences pour les petites entreprises, le sujet de la facilitation du commerce électronique occupe une place particulière dans l'agenda ministériel. L’ITC et les PaysBas ont organisé un événement de haut niveau au siège de l’ITC pour discuter du contexte et des implications de l'initiative de Déclaration conjointe sur le commerce électronique, et en particulier des implications pour les petites entreprises.  

S.E. Liesje Schreinemacher, Ministre du commerce extérieur et de la coopération au développement du Royaume des PaysBas, et Betty C. Maina, Secrétaire du Cabinet au Ministère de l'industrialisation, du commerce et du développement des entreprises de la République du Kenya, se sont joints à la Directrice exécutive de l’ITC, Pamela Coke-Hamilton, pour déterminer les défis concrets auxquels les petites entreprises des pays en développement sont confrontées dans l'économie numérique. L'importance de la confiance dans le développement numérique, et dans sa capacité à réduire la fracture numérique en Afrique, en particulier pour les femmes, a été l’un des points clés soulevés lors des remarques d'ouverture.  

S.E. Schreinemacher a souligné la nécessité de mener des politiques numériques qui renforcent l'autonomie des personnes et des entreprises : « Nous devons nous concentrer sur l'acquisition de compétences numériques et sur des cadres réglementaires adéquats pour créer un avenir numérique centré sur l'humain, durable et plus prospère. » Elle a également mentionné la nécessité d’être à l’écoute des entreprises et d'éviter les solutions descendantes, tout en s'appuyant sur les éléments concrets déjà négociés et acquis, comme la validité juridique des signatures électroniques et des contrats électroniques.  

Mme Coke-Hamilton a insisté sur la promesse du commerce électronique qu’il fallait absolument tenir pour ancrer les accords commerciaux dans la réalité, en opposition aux « avantages théoriques du commerce promis aux pays en développement pendant des décennies ». Les petits États insulaires en développement constituent un cas particulier : l'accroissement des échanges avec le reste du monde est lié au développement de meilleures communications, ce que l'internet permet et accélère. « Les petites entreprises doivent avoir accès au commerce électronique et à la connectivité, et avec l'accès viennent les opportunités. Pour y parvenir, la collaboration et le partenariat sont essentiels. »  

Mme Maina a appelé les gouvernements à fournir le cadre politique adéquat pour le commerce numérique, et les stratégies de commerce électronique qui appuient les petites entreprises. Elle a également fait remarquer qu'il était essentiel que davantage de pays en développement prennent part à la discussion : « Tout le monde doit prendre sa place à la table des négociations – si vos besoins ne sont pas connus, ils ne pourront pas être intégrés dans les règles convenues. »  

Moulaye Tabouré, co-Fondateur et Directeur général d'Anka, une société ivoirienne de commerce électronique qui exploite la plus grande plateforme de marché « made in Africa », Afrikrea.com, s’est joint à la conversation. Il a décrit les opportunités que sa société et d'autres créent pour permettre aux petites entreprises de commercer partout dans le monde, grâce à des plateformes en ligne comme Facebook, Instagram, WhatsApp ou TikTok. Il a recommandé aux responsables politiques de collaborer étroitement avec les innovateurs qui travaillent déjà aux solutions de demain, pour comprendre comment celles-ci pourront être mises à l'échelle : « Nous avons besoin de solutions qui peuvent s'incruster dans les plateformes numériques. Les responsables politiques devraient prendre en compte les leçons ascendantes des initiatives déjà réussies. De cette façon, la confiance pourra être renforcée. »  

Petit-déjeuner de travail entre amis  

L'ITC a organisé un petit-déjeuner de travail avec ses partenaires des gouvernements bailleurs de fonds. La Directrice exécutive de l'ITC, Pamela Coke-Hamilton, a parlé du contexte actuel difficile du commerce mondial.  

Tous les participants s’accordent sur la nécessité pour l'Aide pour le commerce d’éclaircir les règles commerciales mondiales existantes, très techniques, et de les traduire en opportunités commerciales concrètes pour les personnes sur le terrain. Les participants ont considéré que l'ITC pouvait constituer le « chaînon manquant » entre l'élaboration des règles et leur application concrète au commerce, et ont encouragé l'ITC à poursuivre ses efforts pour relier les petites entreprises des pays en développement au commerce mondial. D'autres sujets ont été abordé, notamment la nécessité d'établir des liens étroits avec le secteur privé, et la ferme conviction que le commerce constitue toujours le principal mécanisme pour réduire la pauvreté dans le monde.  

Élargissement de l'offre de formation en ligne de l'ITC  

L'ITC et l'Institute of Export & International Trade ont signé un protocole d'accord pour développer davantage les offres éducatives de l’Académie du commerce pour les PME de l’ITC, en proposant une éducation supérieure en commerce international à ceux qui en ont besoin.  

La Directrice exécutive adjointe de l'ITC, Dorothy Tembo, et le Directeur général de l’institut, Marco Forgione, ont signé le protocole d’accord pour le compte des deux organisations. Ils ont ainsi reconduit leur partenariat fructueux qui a déjà facilité l'accès à l'enseignement supérieur en commerce international aux étudiants du Ghana, du Nigéria et du Kenya. La poursuite de l'expansion du diplôme de niveau 4 en commerce international à d'autres pays d'Afrique est une excellente nouvelle, ont-ils encore indiqué, ajoutant que les deux organisations cherchaient à inclure dans le programme d'études d'importantes priorités continentales telles que la Zone de libre-échange continentale africaine.  

Rencontre des délégations  

En parallèle aux discussions et négociations qui se déroulaient à l'OMC, la directrice exécutive, la directrice exécutive adjointe et les directeurs de l'ITC ont eu l'occasion de rencontrer plus de 40 délégations, autant d’occasions de partager les priorités stratégiques de l'ITC et d’écouter les points de vue des délégués sur les besoins des petites entreprises.  

 

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16 juin 2022