Discours

Lancement officiel du Premier Salon des Entrepreneurs de Guinée (SADEN)

13 mars 2019
ITC Nouvelles
Discours de la Directrice Exécutive du Centre du Commerce International Arancha Gonzàlez lors du lancement officiel du Premier Salon des Entrepreneurs de Guinée (SADEN)
Conakry - Guinée

Excellence, M. le Président, Professeur Alpha Condé,

M. le Ministre du Commerce, Boubacar Barry,
M. le Ministre de l’Investissement et des partenariats publics-privés, Gabriel Curtis,
M. le Ministre de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle, Lansana Komara,
M. le Ministre de la Jeunesse, Mouctar Diallo,
Aux jeunes entrepreneurs de ce pays,
Mesdames et Messieurs, chers invités et amis,

J’ai effectué ma première visite en Guinée en novembre de l’année dernière. S’il m’a fallu quelques décennies pour venir vous voir, il ne m’a fallu que quatre mois pour venir vous revoir. J’espère que cela parle de mon attachement pour ce pays au mille paysages et aux gens chaleureux.

C’est en novembre de l’année dernière que j’ai participé à l’inauguration du programme INTEGRA – financé par l’Union Européenne - qui a pour devise « Unir les compétences pour l’emploi durable et l’entreprenariat des jeunes ». Si à l’époque je pointais le futur, je suis heureuse maintenant en prenant part au Salon des Entrepreneurs de Guinée, le SADEN, de parler du présent.

Le SADEN marque le départ d’un cycle d’actions visant à mettre l’entreprenariat au cœur de la stratégie nationale de développement. Le SADEN, ce n’est pas seulement un évènement à Conakry qui servira de catalyseur aux nombreuses initiatives lancées par le Gouvernement depuis plusieurs années. C’est aussi une plateforme visant à promouvoir des talents, à encourager l’innovation et faire un plaidoyer pour l’amélioration de l’écosystème entrepreneurial en Guinée.

Il visera dans les mois qui viennent à donner une égalité d’accès aux opportunités économiques à tous les jeunes guinéens, qu’ils soient à Lola, à Séguiri, à Timbo ou à Boffa, où nous bâtissons la Maison des Jeunes avec les Ministères du Commerce et de la Jeunesse. L’incubateur qui se nommera « WALIYETEBE » - travailler pour soi-même - est conçu comme un centre d’excellence à l’entreprenariat et a vocation à être répliqué dans d’autres régions du Pays.

Le SADEN commence ce soir mais il ne finit pas demain soir. Le CCI est fier d’être un partenaire de cette première édition du SADEN et ceci trois raisons:

Premièrement, nous devons accompagner les jeunes porteurs de projets à se connecter aux opportunités de marché – à commencer par le marché continental africain en construction - ainsi qu’à de nouvelles sources d’investissement. Cela passe, bien sûr, par la mise en relation avec des fonds qui sont venus en nombre pour le SADEN ; également par la mise en valeur des meilleures pratiques; et cela passe aussi par l’accès au financement et l’intermédiation avec les banques.

C’est pourquoi le CCI avec l’Agence de promotion des investissements et des partenariats (APIP) délivrent actuellement un programme de certification de Conseillers en gestion financière entièrement consacré à l’entreprenariat jeune. Nous développons également un programme de subvention en complément au crédit à des taux bonifiés et à l’établissement de nouvelles caisses de crédit pour l’entreprenariat jeune.

Cet accompagnement passe en outre par plus d’innovation dans l’économie numérique et l’implication de la diaspora dans le développement de solutions digitales. A cet égard le SADEN est un exemple car les systèmes d’inscription en ligne, d’enregistrement des participants et de la délivrance des badges du SADEN ont tous été développés par des technologies made-in-Guinée. Par exemple, vos badges demain seront scannés par le système développé par M. Mountaga Keïta, PDG de Tulipe Industries, inventeur des ordinateurs debout, assemblés en Guinée, qui serviront de kiosque d’entrée au Salon.

C’est bien mais ce qui est encore plus intéressant, c’est que son but est de digitaliser et de connecter les populations à l’intérieur des terres avec cette technologie qui inclue les langues nationales et va digitaliser des zones qui étaient jusqu’ici exclues de la révolution numérique.

Deuxièmement, parce que nous devons renforcer et capitaliser sur les initiatives existantes. Lors de ma dernière visite, j’ai eu l’honneur d’être reçue par son Excellence le Président, Monsieur le Professeur Alpha Condé, qui m’a personnellement présenté les différentes initiatives en cours pour soutenir l’entrepreneuriat en Guinée.

Je suis heureuse de confirmer que les actions que nous menons aujourd’hui s’inscrivent pleinement dans les efforts entrepris de la Banque nationale d’investissement pour les jeunes ou encore les Mutuelles pour faciliter l’accès au crédit pour les femmes (Muffa), en passant par la Promotion de la transformation locale des produits à forte valeur ajoutée dans le secteur agricole. C’est là une priorité que je partage complètement avec le Gouvernement. L’entrepreneuriat ne fait sens que s’il ajoute de la valeur ajoutée à l’économie et au commerce des biens et services produits en Guinée. Il y a aura à ce sujet beaucoup à découvrir durant le SADEN. J’ai eu l’occasion de discuter avec un groupe des jeunes entrepreneurs ce matin et j’ai pu constater l’énorme talent Made in Guinée.

Troisièmement, parce que nous devons inscrire notre dynamique de partenariat dans l’écosystème entrepreneurial local, c’est-à-dire travailler avec les gouverneurs des régions, les mairies, les régies républicaines, les entreprises existantes – grandes et moyennes, les commerces, les maisons des jeunes, les universités et écoles de formation professionnelle, et les associations de jeunes ; en sus de l’écosystème institutionnel allant de l’APIP à l’AGUIPE, en passant par les chambres de commerce, pour ne citer qu’eux.

Je n’oublie pas qu’INTEGRA vise à endiguer le flux des migrations irrégulières qui sont un fléau pour certaines régions qui se vident de leurs forces vives. L’ensemble de nos équipes sont engagés pour que l’essor des entrepreneurs représentent de nouvelles opportunités pour les jeunes, ici même en Guinée.

Je ne saurais conclure mon intervention sans remercier nos partenaires des Ministères du Commerce, de l’Investissement et des partenariats publics-privés, de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle, ainsi que celui de la Jeunesse. Et bien évidemment, je salue et remercie le travail du PNUD, qui nous permet de coordonner nos actions avec les agences sur le terrain et d’ouvrir notre premier bureau pays demain.

Enfin je remercie le Président Alpha Condé qui dédie son mandat à la promotion des femmes et des jeunes, dont l’inclusion est le facteur déterminant du succès du pays comme de tout le continent africain.

Merci de votre attention.