Récits

Instrument financier innovateur conçu pour offrir de meilleurs services aux PME exportatrices

4 octobre 2013
ITC Nouvelles
Le nouvel instrument financier offre une réduction du risque et des options de financement, mais on doit faire davantage pour les PME exportatrices des pays en développement

Soulignant l'importance du financement du commerce, les participants à la séance du Forum Public de l'OMC ont discuté le 2 octobre d'un nouvel instrument de paiement pour les transactions du commerce international qui pourrait permettre l'accès des PME aux options de réduction du risque qui ne sont pas offertes par des options plus traditionnelles.

La séance intitulée 'Évolution et transformation du financement du commerce: avec la nouvelle Obligation bancaire de paiement, la technologie aide les entreprises' a présenté ce nouvel instrument qui s'appuie sur une plate-forme de banque à banque, propriété de SWIFT, réseau de transactions bancaires détenu par des banques, et sur les règlements de la Chambre de commerce internationale (CCI). Les sociétés auraient encore un contrat, mais au lieu des options de paiement existantes telles que les lettre de crédit ou compte ouvert, les sociétés choisiraient l'option de paiement BPO.

‘Nous cherchons vraiment à augmenter l'efficacité des flux commerciaux récurrents', a déclaré M. André Casterman, Directeur du secteur corporate et marchés de la chaîne d'approvisionnement de SWIFT et membre du comité exécutif de la commission bancaire de la Chambre internationale du commerce. SWIFT met à disposition la plate-forme de communication, les produits et les services qui permettent l'échange d'informations financières en toute sécurité et fiabilité', a-t-il ajouté.

‘Nous permettons aux PME d'avoir plus d'accès aux services bancaires à l'échelle internationale sans la complexité des règles existantes qui régissent des instruments tels que les lettres de crédit. Le BPO permettra le financement pré-expédition, ce qui est essentiel aux PME, a déclaré M. Casterman.

De 80% à 90% du commerce mondial dépend d'un type de financement du commerce. La crise financière récente a démontré l'importance du financement du commerce pour le système d'échanges internationaux. Selon Alexander Malaket, Président l'OPUS Advisory Services International, le financement du commerce n'a jamais fait l'objet d'une promotion aussi importante que de nos jours. Une diminution de la disponibilité de financement pré-expédition au plus fort de la crise montre que les flux ont diminué de plus de 40% dans certaines régions, a expliqué M. Malaket.

Selon Markus Wohlgeschaffen, Directeur général, Responsable au niveau international Global Head of Trade Finance & Services, Global Transaction Banking at the Unicredit Group, quelques E.U.-$ 3 trillions d'échanges commerciaux sont encore garantis par des lettres de crédit. Mais les banques préfèreraient l'option BPO, afin de minimiser le traitement de reçus originaux et autres documents, a-t-il ajouté.

Torek Farhadi, Conseiller en Accès aux finances au Centre du commerce international, s'est réjoui de ce nouvelle instrument qui améliore la transparence. Il a ajouté qu'il y a encore beaucoup à faire pour s'assurer que les PME, surtout celles des pays émergents, puissent tirer profit de la réduction du risque et d'autres services de financement du commerce.

Compte tenu de l'importance des PME pour la création d'emplois, M. Farhadi est d'avis qu'il serait important d'inviter les petites banques régionales à s'intégrer dans le réseau de 50 banques qui fournissent actuellement les services de BPO aux clients. Des nouvelles solutions innovatrices doivent être trouvées pour que les petites banques africaines rejoignent le réseau de banques plus grandes. Afin de créer des connections entre les grandes et les petites banques, ces solutions devraient inclure également des formations et des certifications concernant l'identification du client (Know Your Customer - KYC).

'Les institutions financières internationales (IFI) ont un rôle à jouer, avec le soutien des banques pour expliquer le processus et inviter les petites banques à les rejoindre. En général, les grandes banques disent aux petites banques en Afrique sub-saharienne qu'elles ne peuvent pas les rejoindre car elles ne remplissent pas les critères de la règlementation KYC,’ a déclaré M. Farhadi.

'Si les PME des pays en développement souhaitent s'impliquer dans le commerce international, le défi concerne la manière de leur faire comprendre les aspects techniques du commerce transfrontalier. Le financement du commerce est complexe et le BPO, c'est sa modernisation', a-t-il ajouté.

'Je lance le défi au milieu bancaire de concevoir un paquet BPO pour les PME. Ce serait un motif de faire pression en faveur d'un allègement du règlement sur les petits transferts pour soutenir les PME, créatrices d'emploi, à faire plus d'affaires et à libérer le potentiel de commerce'.

Le Forum Public a eu lieu du 1 au 3 octobre au siège de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) à Genève sur le thème 'L'Expansion du commerce à travers l'innovation et l'économie numérique'.