Discours

Discours de la Directrice exécutive de l’ITC lors du premier Forum international des Comités nationaux de facilitation des échanges

18 janvier 2018
ITC Nouvelles
Discours de Mme Arancha González, Directrice exécutive de l’ITC lors du premier Forum international des Comités nationaux de facilitation des échanges
23 janvier 2017 - Palais Des Nations

Monsieur le Secrétaire général du CNUCED Kituyi,
Monsieur le Directeur général de l’OMC Azevedo,
Mesdames et Messieurs

Il m’est très agréable d’être co-partenaire au premier Forum international des Comités nationaux de facilitation des échanges (CNFC). Cette journée est dédiée au partenariat en action. La plateforme commerciale de Genève a collaboré de manière extensive sur les mesures de facilitation des échanges depuis le lancement des négociations, et celles-ci se sont accélérées avec la ratification de l’Accord sur la facilitation des échanges en décembre 2013.

Il ne reste que trois instruments de ratification pour atteindre les 110 ratifications nécessaires et nous pouvons nous attendre à l’entrée en vigueur de l’Accord sur la facilitation des échanges (AFE) dans quelques semaines.

L’ITC continuera à travailler avec chacun d’entre vous pour passer de la ratification à la mise en œuvre. Car, c’est cette mise en œuvre qui aura un réel effet sur le coût et la facilitation des échanges. Les estimations produites par plusieurs agences indiquent une réduction du coût du commerce d’environ 14% comme retombée de la mise en œuvre de l’Accord. Les avantages seront palpables pour les micros, petites et moyennes entreprises (MPME) en ce sens que les coûts élevés du commerce les obligent à ne se contenter que des marchés nationaux souvent très restreints et moins lucratifs.

Les CNFC ont un rôle clé à jouer pour garantir que les acteurs économiques bénéficient tous des avantages de la réforme économique.

Vous réunissez les gouvernements et les commerçants pour travailler en partenariat au moyen d’une plateforme de dialogue continu. Vous êtes en fait les gardiens de cet accord. Les CNFC seront les mieux placés pour orienter les besoins et les priorités des milieux d'affaires vers l’OMC et vers les agences de développement telles que l’ITC et la CNUCED ; cela permettra de mieux reconnaitre les interventions à succès et celles qui nécessitent des améliorations, ainsi que de rassembler les narratifs et données probantes essentiels concernant les répercussions des réformes de facilitation des échanges sur le terrain et concernant la compétitivité des PME.

L’entrée en vigueur imminente de l’Accord favorise considérablement la planification et la mise en œuvre de réformes réussies ; et il incombe en grande partie aux CNFC de maintenir cette dynamique.

Toutefois, le travail des CNFC ne va pas sans défis. Notre objectif cette semaine est de vous soutenir pour relever ces défis et vous préparer à l’entrée en vigueur de l’Accord. En effet, grâce à notre travail, nous avons compris que, même si les CNFC peuvent être relativement faciles à constituer, ils sont beaucoup plus difficiles à maintenir et à exploiter de manière à assurer des résultats continus.

Les CNFC citent généralement le manque de durabilité financière, de base législative et d’un programme de travail clair requis pour une exploitation durable. Les CNFC plus implantés sont confrontés à des défis tels que l’absence d’un secrétariat permanent ou une participation limitée du secteur privé. Ils peuvent se sentir impuissants et incapables d’ériger les recommandations en nouvelles procédures, et les entreprises peuvent également aborder la question de l’optimisation des ressources en l’absence de résultats et de suites données aux recommandations formulées.

L’ITC, ainsi qu’un certain nombre d’organisations présentes aujourd’hui, offrent leur soutien aux CNFC pour la résolution de tous ces problèmes. À ce jour, l’ITC a soutenu la mise en place et le renforcement d'un bon nombre de ces CNFC du Botswana, de la Guinée et de la Côte d’Ivoire au Tadjikistan, au Sénégal et en Ukraine. Ce soutien continuera d’être accéléré ce d'autant que de nombreuses interventions en cours de l’ITC disposent d’une composante de facilitation des échanges et de politique commerciale, à l’instar des interventions au Sri Lanka et en Afghanistan. L’ITC a également mobilisé des centaines de représentants du secteur privé pour la mise en œuvre de l’Accord qui reste prioritaire.

En collaboration avec la CNUCED et la CEE-ONU, l’ITC a élaboré un guide détaillé sur la création des CNFC, et a souligné des questions relatives au mandat, à l’adhésion, à la structure et au financement. Et, surtout, nous nous sommes penchés sur les meilleures pratiques pour la participation efficace du secteur privé à toutes les étapes de formulation de politiques, depuis le diagnostic jusqu’à l’élaboration d’une solution, en créant des mécanismes durables. De tels mécanismes favoriseront un dialogue public-privé efficace sous-tendant les réformes de l’environnement commercial. Ils doivent par conséquent être structurés de sorte à procurer de réels avantages sur le terrain.

Donner aux entreprises l’occasion de s’exprimer au sujet des questions de nature commerciale est au cœur même du mandat de l’ITC. La participation du secteur privé, en particulier des PME, est cruciale pour l’efficacité du dialogue. L’ITC demeure le partenaire idéal qu'il s'agisse des modules de sensibilisation et de formation dédiés au renforcement des capacités des PME à répondre aux exigences transfrontalières ; ou de l’encadrement en interne des entreprises pour les assister dans la mise en place ou le renforcement de leur bureau de fret ainsi que l'amélioration de leurs processus internes de gestion des importations / exportations.

Ces actions se déroulent aussi bien au niveau national qu’au niveau régional, sous-tendant les efforts d’intégration régionale en Afrique, dans les Caraïbes, en Amérique centrale, dans le Pacifique et en Asie. La facilitation des échanges est un ingrédient essentiel pour la synchronisation des réformes au niveau régional.

L’année 2017 sera centrée sur la mise en œuvre. Et cette mise en œuvre nécessitera une augmentation du financement et de l’expertise pour permettre des retombées durables. J’espère que les sessions sur l’accès à l’assistance technique des agences internationales et des donateurs bilatéraux prévues cette semaine conduiront à un meilleur alignement de la demande et de l’offre et même à des options de financement plus claires pour soutenir les pays en développement et en particulier les moins avancés. Nous devons veiller à ce que personne ne soit laissée pour compte.

Pour ma part, je m’engage à ce que l’ITC continue de travailler en partenariat avec d’autres organisations internationales actives dans cet espace, en partenariat avec le secteur privé, les pays en développement et développés afin de continuer d’optimiser les ressources. Chaque dollar que vous investissez dans ITC génère 8 à 10 dollars dans le commerce. Et ce même dollar mobilise 25 cents supplémentaires en nature et en espèces du secteur privé.

Mesdames et Messieurs, le commerce est confronté à des difficultés considérables, et nous devons continuer à démontrer que la baisse des coûts commerciaux peut faciliter la participation des PME au commerce international et concourir ainsi à permettre au prochain milliard de personnes de sortir de l’extrême pauvreté

Merci