Discours

Discours de la Directrice exécutive de l’ITC à la cinquième réunion des ministres du Commerce des pays en développement sans littoral

19 janvier 2018
ITC Nouvelles
Discours de Mme Arancha González, Directrice exécutive de l’ITC, à la cinquième réunion des ministres du Commerce des pays en développement sans littoral.

Améliorer la mise en œuvre des programmes de commerce et de développement pour les PDSL, du programme d’action de Vienne et du programme de développement durable à l’horizon 2030

23 juin 2016 - Genève

Mesdames et Messieurs,

Je joins mes remerciements à ceux de l’UN-OHRLLS et de l’OMC pour cette occasion d’échanger leurs points de vue sur l’amélioration du potentiel commercial des pays en développement sans littoral.

Je salue le choix du thème de la discussion de ce jour : « Exploiter le potentiel commercial des pays en développement sans littoral ». Ce n’est qu’en tirant parti des opportunités commerciales que nous assisterons à des changements transformateurs, à une croissance durable et inclusive et, en fin de compte, à l’élimination de la pauvreté.

Avec le plan commercial du Programme d’action de Vienne d’une part et la boussole de développement des Objectifs mondiaux des Nations unies d’autre part, nous sommes bien placés pour passer des promesses à la pratique. L’accent doit être mis sur l’action et non plus seulement sur les mots.

Le Centre du commerce international continuera d’être votre associé sur le terrain. En tant qu’organisation de développement de l’Organisation mondiale du commerce et des Nations Unies, nous travaillons avec vos pays et vos PME pour faire en sorte que le potentiel commercial se transforme en réalité commerciale sur le terrain. Les règles commerciales sont essentielles. Mais leur mise en œuvre est la condition sine qua non d’obtention de véritables résultats de réduction de la pauvreté et de la croissance.

Cela me ramène à mon message principal de ce matin : s’il est bien exploité, le commerce peut transformer et a transformé des vies. Si nous sommes suffisamment stratégiques,, innovants et inclusifs, le commerce continuera à transformer des vies dans les pays en développement sans littoral.

Pour que nous soyons stratégiques, il est essentiel que nous fassions un effort pour mieux comprendre les véritables défis auxquels sont confrontées les PME dans vos pays aujourd’hui. Ces défis représentent plus de 90 % de votre écosystème économique et plus de 70 % des emplois en particulier pour les femmes.

Les PME doivent être au centre de votre politique commerciale

Bien que les conditions de commerce dans les pays en développement sans littoral puissent être géographiquement similaires, les principaux obstacles au commerce ne sont pas nécessairement identiques dans les 32 économies.

Des enquêtes sur les mesures non tarifaires (MNT) entreprises par l’ITC dans les PDSL, nous savons que les « mesures liées aux exportations » telles que les permis d’exportation et les inspections à l’exportation constituent le plus grand défi pour les entreprises exportatrices du Malawi ; au Kazakhstan, ce sont les « règles d’origine et le certificat d’origine connexe » qui constituent le principal obstacle pour les entreprises exportatrices ; et au Rwanda,l’« évaluation de la conformité » liée aux essais et à la certification de produits, constitue l’obstacle commercial le plus important.

Avec ce type de données détaillées de terrain, nous pouvons mieux orienter nos activités et soutenir vos entreprises de sorte qu’elles soient à mesure de surmonter les défis quotidiens auxquels elles sont confrontées lorsqu’elles essaient de faire du commerce transfrontalier. Cerner le problème doit être la première étape pour le résoudre et créer des opportunités.

Quand il s’agit de contourner les contraintes que subissent les commerçants des PDSL aux frontières, il est impératif que nous nous donnions le défi d’être novateurs. Les solutions de commerce en ligne qui connectent les PME aux marchés internationaux au moyen de marchés virtuels établis et de systèmes de paiement pour les transactions entre entreprises et consommateurs ou entre entreprises doivent être abordées en priorité par le biais de vos politiques et réglementations nationales.

Suite à des interventions réussies dans ce domaine, l’ITC travaille déjà à l’élaboration d’une offre de solutions électroniques sur mesure pour les PDSL. Plus tard cette année, nous lancerons l’Africa Electronic Commerce Cooperative dans le but d’apporter des solutions électroniques en Éthiopie et au Rwanda. La Mongolie profite également de notre initiative de plates-formes en ligne.

Des activités novatrices de facilitation des échanges peuvent également jouer un rôle de catalyseur. . Par exemple, les activités de facilitation des échanges de l’ITC au Burundi et en Ouganda s’inspirent d’une approche à deux volets, notamment, encourager les réformes politiques pour simplifier et accélérer les procédures aux frontières, en particulier pour les petits commerçants ; et travailler pour renforcer la capacité des femmes pratiquant le commerce transfrontalier à comprendre et à se conformer aux réglementations en vigueur. Seulement en 2015, nous avons soutenu des centaines de femmes pour passer du commerce informel au commerce transfrontalier formel. L’Accord de l’OMC sur la facilitation des échanges, sur lequel nous avons travaillé dans plus de 40 pays, soutenant beaucoup de pays dans sa mise en œuvre, en commençant par sa ratification. Concernant les neuf pays en développement sans littoral qui ont ratifié l’accord, l’ITC a travaillé avec la CNUCED pour permettre à six de ces pays de notifier leur ratification.

Ces types d’approches innovantes doivent être associés à des formes de soutien plus traditionnelles. Pour cette raison, nous entendons également renforcer nos interventions actuelles en soutenant le Paraguay par la fourniture d’informations sur le commerce et le marché liées à l’intégration régionale ; en soutenant le Tadjikistan après son adhésion l’OMC ; en travaillant avec la République centrafricaine et la Mongolie pour sensibiliser le secteur privé à l’Accord de l’OMC sur la facilitation des échanges ; et en développant les chaînes de valeur agro-industrielles en Afrique centrale et occidentale. Et j’en passe.

Et enfin, le commerce doit être inclusif. Même si le Programme d’action de Vienne ne mentionne pas explicitement le problème de l’autonomisation économique des femmes, il est évident que son objectif ultime d’« une croissance durable et inclusive » inclut nécessairement l’autonomisation des femmes et des jeunes. il s'agit également d'un domaine d’action essentiel dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

L’accent mis par l’ITC sur l’autonomisation économique des femmes dans les pays en développement sans littoral se traduit par le ciblage des secteurs avec une forte participation des femmes, comme les textiles au Burkina Faso et au Népal, l’horticulture au Lesotho, le tourisme au Laos, le café au Rwanda et le cuir au Zimbabwe.

L’année dernière, je me suis engagée à investir 70 % des ressources de l’ITC dans les pays en développement sans littoral, les pays les moins avancés, les petits États insulaires en développement et les régions d’Afrique subsaharienne ; aujourd’hui, je puis vous assurer que cet objectif a été largement dépassé, et nous entendons faire bien mieux.

Comme ce fut le cas dans le Programme d’action d’Almaty, soyez assurés que l’ITC reste un partenaire engagé dans vos efforts pour atteindre une croissance économique durable et inclusive dans le cadre du Programme d’action de Vienne et de vos plans nationaux de développement.

Alors que je m’apprête à conclure mon propos, permettez-moi de vous inviter personnellement à la « e-Commerce Caravan » de l’ITC, qui se tiendra à Genève et à Zurich à partir du 1er juillet. Cette « caravane de paix » fera venir des entrepreneurs du Rwanda, d’Éthiopie et du Sénégal, entre autres, afin que ceux-ci présentent des marchandises dont nous avons facilité la disponibilité en ligne. Cette caravane fera escale le 1er juillet à la Place des Nations, et le 4 juillet au siège de l’OMC. Ceci est un exemple de l’impact du commerce vertueux et de la contribution à la pratique du commerce sur le terrain.

Car, que vous soyez doté ou dépourvu de littoral, vous cheminez avec le commerce.

Merci pour votre attention