Discours

Supprimer les obstacles juridiques à l’autonomisation économique des femmes : un impératif économique et commercial

18 janvier 2018
ITC Nouvelles
Discours d’ouverture de Mme Arancha González, Directrice exécutive de l’ITC
16 janvier2016 - ITC

Mesdames et Messieurs, Chers amis

C’est un plaisir pour moi de vous accueillir à l’ITC aujourd’hui, pour ce dialogue opportun centré sur l’autonomisation économique des femmes. Je remercie Lise Kingo et l’équipe du Pacte mondial, Amanda Ellis au East West Centre, Phumzile Mlambo Nguka à ONU Femmes, Michael Moller et l’Ambassadrice Pamela Hamamoto, nos amis de « International Gender Champions - Geneva » ainsi que toutes les organisations de soutien qui ont uni leurs efforts pour l’organisation de cet événement. L’année commence avec un message fort sur le partenariat pour les résultats.

L’égalité des genres est à la fois un impératif des droits de l’homme et une opportunité économique incroyablement puissante. Cela se reflète dans la ratification presque universelle de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) et le rôle clé de l’égalité des genres dans les Objectifs de développement durable des Nations Unies.

Et pourtant, nous sommes très loin d’atteindre nos objectifs. Le Forum économique mondial a récemment signalé un ralentissement des progrès vers la réduction de l’écart salarial entre les genres : au rythme actuel, il faudra à présent 170 ans, et non plus 118 seulement, pour atteindre la parité économique. Malgré nos engagements formels en matière d’égalité, les inégalités entre les genres demeurent inscrites dans la loi. Et c’est la raison pour laquelle nous souhaitons que l’accent soit mis sur l’événement d’aujourd’hui.

La Banque mondiale constate que 90% des pays ont au moins un obstacle juridique aux opportunités économiques des femmes.

Dans 17 pays, par exemple, la loi ou d’autres documents juridiques stipulent qu’une femme mariée n’est pas autorisée à quitter son domicile sans la permission de son mari. Cela affecte évidemment sa capacité à obtenir un emploi ou à démarrer, encore moins à diriger une entreprise.

Ces lois perdurent malgré le fait que les pays où l'on trouve le plus de différences juridiques fondées sur le genre obtiennent de moins bons résultats sur un large éventail de variables économiques et sociales.

Même lorsque des lois discriminatoires prévues ne sont pas appliquées, elles renforcent néanmoins les préjugés sexistes et développent un environnement social et culturel discriminatoire.

Une plus grande égalité entre les genres entraîne l'amélioration des indicateurs de développement humain, des revenus par habitant, de la croissance économique et de la compétitivité nationale.

Que ce soit en termes de nos économies ou de nos sociétés, nous ne pouvons nous permettre l’inégalité entre les genres. Les lois relèvent de la compétence des gouvernements et des parlements.

Je me réjouis de relever dans l’assistance, la présence des membres du Forum mondial des femmes parlementaires (WIP). Les membres de ce forum et nos collègues de l’Union interparlementaire (UIP) doivent prendre l’initiative dans cette problématique.

La réunion d’aujourd’hui de la communauté du développement et des entreprises examinera des incitations et des mesures spécifiques pour accélérer l’élimination des obstacles juridiques discriminatoires. J’ai hâte d’apprendre d’eux comment nous pouvons travailler ensemble pour lutter contre les inégalités auxquelles les femmes font sans cesse face au quotidien.

L’année 2017 commence avec son lot de mauvaises nouvelles sur l’égalité des genres. C’est pourquoi nous devons à présent passer des promesses aux résultats. L’ancrage du changement et la démonstration des résultats nous permettront de venir à bout du scepticisme et de l’opposition.

Merci pour votre attention.