L'ITC et la FAO appuient les femmes dans l'agroalimentaire

Que ce soit dans le cadre de leur travail dans le secteur informel, de leurs efforts pour se conformer aux exigences légales, de leur accès aux informations sur les marchés, à la formation ou au financement, de nombreuses femmes productrices, transformatrices et commerçantes dans le secteur agroalimentaire africain sont confrontées à des défis majeurs.

C'est pourquoi l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Centre du commerce international (ITC) ont lancé ce mois-ci la deuxième phase de leur programme sous les auspices de l'initiative SheTrades : Autonomiser les femmes et améliorer leurs moyens de subsistance grâce au commerce agricole : Tirer parti de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).

Ce programme qui s'étend sur quatre pays – Ghana, Malawi, Nigéria et Afrique du Sud – a été initialement déployé en 2021 pour promouvoir la participation des femmes à la ZLECAf. Il vise à accroître leur accès au renforcement des capacités et à des activités à plus forte productivité, en capitalisant sur les nouvelles opportunités de commerce régional générées par l'accord instaurant la ZLECAF.

Tandis que le programme entre dans sa deuxième phase, deux nouveaux pays seront ciblés – le Sénégal et la République-Unie de Tanzanie. En outre, un volet sur l'accès des femmes au financement sera piloté au Ghana et au Nigéria.

« Nous sommes ravis de voir le programme prendre de l'ampleur et la façon dont il touche davantage d'organisations de femmes et de décideurs dans différents pays et à différents niveaux », a déclaré Abebe Haile-Gabriel, Sous-Directeur général et Représentant régional pour l'Afrique à la FAO. « Le programme illustre parfaitement nos efforts techniques pour appuyer le développement inclusif du secteur agroalimentaire en collaboration avec les partenaires régionaux et le Secrétariat de la ZLECAf. »

Pamela Coke-Hamilton, Directrice exécutive de l'ITC, a poursuivit : « La ZLECAf a le potentiel de transformer les économies africaines et les moyens de subsistance de millions de personnes – à condition d'être accessible à tous. Pour tenir ses promesses, les voix des femmes, et en particulier celles du secteur agroalimentaire, doivent être prises en compte à chaque étape de la mise en œuvre. Le programme, qui entre à présent dans sa deuxième phase, est élaboré pour répondre à cet agenda transformationnel en tirant profit de l'expertise de la FAO et de l'ITC. »

Renforcer les capacités pour rendre la ZLECAf plus inclusive
 

Au cours de sa première phase, le programme s'est concentré sur la cartographie et l'analyse des chaînes de valeur régionales prioritaires, sur l'élaboration et la diffusion de recommandations politiques, et sur le renforcement des capacités des productrices, transformatrices, entrepreneures et commerçantes formelles et informelles. En participant à trois formations en présentiel, 160 femmes des secteurs agroalimentaires du Malawi, du Ghana et du Nigéria ont pu acquérir des compétences précieuses sur les outils et les ressources qui vont permettre de simplifier le commerce dans le cadre de la ZLECAf, notamment sur les droits des commerçants lors de leur passage aux postes frontières, ainsi que sur la violence sexiste, le harcèlement et la corruption dans le commerce international.

Au Ghana, les femmes du secteur de la pêche ont rapporté une augmentation de 45 % de leur connaissance des avantages offerts par la ZLECAf, ainsi qu'une meilleure compréhension des procédures d'enregistrement de leur entreprise pour l'exportation (69 %) et de la sécurité alimentaire (55 %). Les participantes ont également exprimé une plus grande confiance dans le respect des normes et des procédures. La deuxième phase permettra de consolider cet apprentissage parmi les participantes au programme.

Intégrer une perspective de genre dans le commerce agroalimentaire au sein de la ZLECAf
 

Bien que la littérature sur la participation des femmes au commerce soit de plus en plus abondante, peu d'études tentent de comprendre les défis et les opportunités spécifiques aux femmes dans le cadre de la ZLECAf, en particulier dans le secteur agroalimentaire.

Dans le cadre de la première phase du programme, des études quantitatives et qualitatives ont été réalisées sur deux des chaînes de valeur prioritaires de l'Afrique – celle de la pêche et celle du soja et de la volaille – afin de promouvoir l'inclusion. En outre, quatre notes d'orientation suggèrent des recommandations sur la prise en compte de la dimension de genre dans la facilitation du commerce, les mesures non tarifaires, les obstacles au commerce et les normes sanitaires et phytosanitaires. Au cours des 12 prochains mois, la FAO et l'ITC utiliseront ces outils pour étayer leurs interventions en faveur des femmes dans le secteur agroalimentaire.

S'appuyer sur les réalisations et les enseignements de la première phase

En plus de s'appuyer sur les progrès réalisés au cours de la première phase de mise en œuvre, la deuxième phase vise à accroître la compétitivité des micro, petites et moyennes entreprises dirigées par des femmes dans le secteur agroalimentaire. À cette fin, la collaboration avec des institutions financières sélectionnées pour tirer parti des services financiers sensibles au genre existants permettront d'améliorer les plans commerciaux, de mieux préparer les entreprises concernées, et de renforcer l'accès au financement.

La deuxième phase sera également l'occasion de capitaliser sur les résultats obtenus et de tirer les leçons apprises au cours des 12 derniers mois, en appuyant l'engagement des groupes et des organisations de femmes dans les négociations à venir et la mise en œuvre du protocole de la ZLECAf sur l'intégration des femmes et des jeunes dans le commerce. Le programme poursuivra le travail effectué avec les femmes entrepreneures et commerçantes ainsi que les associations de femmes d'affaires du secteur agroalimentaire qui ont bénéficié de formations au cours de la première phase, afin de renforcer davantage leurs compétences et leur permettre de s'engager avec succès dans le développement de la chaîne de valeur régionale et le commerce au sein de la ZLECAf.

À propos du programme FAO-ITC

Le programme Autonomiser les femmes et améliorer leurs moyens de subsistance grâce au commerce agricole : Tirer parti de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) fait partie des efforts continus de la FAO pour intégrer la question de l'égalité de genre dans les politiques et programmes régionaux du secteur agricole, tout en promouvant des opportunités concrètes pour améliorer les moyens de subsistance et les capacités des femmes dans les chaînes de valeur et le secteur agroalimentaire sur le continent.

Le programme s'appuie également sur l'initiative SheTrades et le programme One Trade Africa de l'ITC. L'initiative SheTrades vise à favoriser des écosystèmes commerciaux et politiques plus inclusifs, à accroître la compétitivité des femmes entrepreneures et productrices, et à les relier aux marchés ; le programme One Trade Africa vise à autonomiser les petites entreprises, et à améliorer leurs capacités pour leur permettre d'accéder aux opportunités commerciales en Afrique.