Récits

Les producteurs de bilum de Papouasie-Nouvelle-Guinée s'unissent pour promouvoir les exportations, avec l'aide de l'ITC et de l'Australie

29 octobre 2015
ITC Nouvelles
L'accroissement des ventes auprès de la clientèle de la mode haut de gamme pourrait stimuler les revenus des femmes en zone rurale.

Les producteurs artisanaux traditionnels de Papouasie-Nouvelle-Guinée ont établi un conseil du marketing afin d'acheter des bilums dans tout le pays pour ensuite les exporter, et utiliser les recettes pour reverser des revenus plus élevés, financer des formations techniques et l'achat de matériaux bruts pour les femmes qui tissent ces sacs à la main.

L'Association de promotion des exportations de bilum (BEPA), lancée le 28 octobre avec l'appui du Centre du commerce international (ITC) et le soutien financier du Gouvernement australien, rassemble sept coopératives productrices de bilum de cette nation archipel. D'autres producteurs sont libres de s'y joindre plus tard.

Les sacs bilums, de différentes formes et tailles, sont visibles partout dans la société de Papouasie-Nouvelle-Guinée, utilisés en toutes circonstances, pour ramener ses courses ou porter son bébé. Ils sont fabriqués à la main, par l'application d'une technique de crochet en boucle, à partir de matériaux naturels comme les fibres et laines végétales, ou d'autres fibres fabriquées par l'homme.

Bien que la production de bilum demeure largement informelle, à petite échelle et dispersée à travers le pays, la demande internationale ne cesse de grossir pour ces sacs aux couleurs vives (et plus récemment sous formes de vêtements). Au cours de l'année passée, l'ITC a œuvré pour relier les tisserands de bilum, en général des femmes des zones rurales, aux acheteurs internationaux de la mode haut de gamme. L'objectif est d'accroître leurs revenus, et de façon plus générale, leur autonomisation socio-économique.

La nouvelle association, qui opère sur une base non lucrative, cherche à combler le fossé entre ces femmes et les acheteurs internationaux. Elle va acheter les bilums soit par le biais des coopératives, soit directement aux tisserands, en les payant immédiatement à la livraison plutôt que de les laisser s'exposer à de longs délais, voire aux risques de non-paiement. Les sept coopératives qui constituent la BEPA regroupent plus de 300 tisserands.

L'association va négocier les prix et conditions de livraison directement avec les acheteurs, ce qui permettra d'obtenir des termes plus favorables pour ses membres. Elle mènera également des contrôles de la qualité et des opérations liées à l'export, tels que la fumigation et le transit de fret.

Selon la constitution de la BEPA, celle-ci travaillera avec les tisserands pour leur fournir des formations, le soutien de leurs capacités, des installations, ainsi que le matériau brut nécessaire pour produire des bilums de haute qualité. Elle devra également mener des campagnes de marketing afin de promouvoir le bilum aux niveaux national et international.

L'ITC et l'organe qui dépend du Gouvernement de Papouasie-Nouvelle-Guinée, la Société des petites et moyennes entreprises (jusqu'à récemment connue comme la Société de développement des petites entreprises – site en anglais), ont tous deux été impliqués pendant presque un an dans le processus de création de l'association, bien qu'aucune de ces deux parties n'en soit membre.

La BEPA sera dirigée par Mme Sharlene Gawi, une avocate basée à Port Moresby, la capitale du pays.