Récits

Les politiques commerciales et climatiques doivent aller de pair

24 janvier 2018
ITC Nouvelles
Les experts du commerce mettent l’accent sur les risques et les opportunités liés aux politiques sur le commerce et les changements climatiques dans les pays les moins avancés.

De bonnes politiques commerciales et climatiques ouvriront de nouvelles possibilités commerciales dans l’économie à faible émission de carbone, en particulier pour les petites et moyennes entreprises (PME) des pays en développement. »

Tel était le message d’Arancha González, Directrice exécutive du Centre du commerce international (ITC), lors d’un dialogue de haut niveau qui s’est tenu à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et qui visait à examiner comment l’Accord de Paris sur les changements climatiques pourrait influer sur les débouchés commerciaux des pays les moins avancés (PMA). L’Accord de Paris a été adopté par les 196 parties présentes à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques lors de la 21e session de la Conférence des Parties (COP21) qui s’est tenue en décembre 2015.

Opportunités et défis

Au cours des discussions modérées par Vangelis Vitalis, ambassadeur de la Nouvelle-Zélande auprès de l’OMC, les participants ont examiné le rôle que le commerce pourrait jouer pour renforcer la résilience des PMA face aux changements climatiques et saisir les nouvelles possibilités commerciales qui émergent de l’économie à faible émission de carbone.

Dans son allocution d’ouverture, Eloi Laourou, ambassadeur du Bénin auprès des Nations Unies et d’autres organisations internationales à Genève, a souligné les effets sociaux et économiques dévastateurs du changement climatique, et a déclaré que le commerce inclusif pourrait aider les PMA à mieux se préparer à faire face à ces effets.

Mme González a souligné comment le commerce et l’Accord de Paris sont interdépendants et affectent conjointement l’avenir de tous les PMA. Elle a déclaré que les engagements pris par les pays développés de réduire leurs émissions et de fournir un financement pour le climat aux PMA créent de nouvelles opportunités commerciales et incitent davantage les PMA à appliquer des stratégies de résilience climatique. Mme González a déclaré que l’ITC soutenait cet effort depuis de nombreuses années, en particulier par le biais de l’initiative Aide pour le commerce qui vise à renforcer la résilience climatique des PMA à l’aide de conseils sur l'adaptation des énergies renouvelables et d’autres technologies économes en ressources.

« L’ITC a mis au point des approches novatrices permettant aux exportateurs de réduire les risques liés au changement climatique », a-t-elle déclaré. À travers le programme Commerce et Environnement de l’ITC, nous avons élaboré un manuel d’intégration de l’Environnement et dispensé une formation au personnel pour garantir une plus grande focalisation sur la résilience climatique dans la conception des projets, ainsi qu’une gamme de projets de commerce agricole respectueux du climat.

Solutions : multilatéralisme et commerce

Nombre de panélistes ont appelé à une collaboration plus étroite et souligné que les changements climatiques constituent un défi mondial. Il est nécessaire que la communauté commerciale de Genève veille à ce que le commerce soit à l’ordre du jour lorsque la question du changement climatique sera évoquée ailleurs, notamment lors de la prochaine COP22 qui se tiendra à Marrakech, au Maroc.

Alvaro Cedeño Molinari, ambassadeur du Costa Rica auprès de l’OMC, a déclaré que les politiques commerciales pourraient servir d’outil de diffusion des idées et des méthodes, et encourager l’adoption de technologies à faible émission de carbone dans les PMA. De telles politiques pourraient également encourager les pays à mettre en œuvre des normes durables et respectueuses de l’Environnement, a-t-il ajouté.

Bonapas Onguglo, Chef du Département du commerce, de l’Environnement, du développement durable et du changement climatique à la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), a déclaré qu’une sensibilisation accrue des consommateurs sur le lieu et le mode de production des produits était une occasion unique pour les PMA de participer à la chaîne mondiale de valeur à faible émission de carbone.

L’Accord de Paris a renforcé la nécessité de redoubler d’efforts pour limiter l’augmentation des températures moyennes et a introduit la nouvelle référence qui consiste à ne pas dépasser de 1,5°C les niveaux préindustriels. Pour atteindre cet objectif, l’Accord de Paris stipule que les signataires doivent mettre en œuvre une combinaison d’approches obligatoires et volontaires en matière d’actions climatiques.

L’Accord revêt une grande importance pour les 48 PMA du monde, car ils comptent parmi les plus vulnérables aux effets néfastes du changement climatique. Par exemple, au cours des deux dernières années, l’augmentation de la volatilité des conditions climatiques a gravement affecté les rendements et la productivité des cultures, ce qui a entraîné une pression supplémentaire sur la sécurité alimentaire de ces pays et, par conséquent, une dépendance accrue à l’égard des importations coûteuses.

L’événement du 20 juin a été organisé par l’ambassade du Bénin à Genève et l’ITC en partenariat avec les ambassades du Costa Rica, de France, du Maroc et de Nouvelle-Zélande, l’OMC et la CNUCED.

Pour en apprendre davantage sur le programme de l'ITC Commerce et Environnement.