Journée internationale des peuples autochtones du monde
Les Nations Unies célèbrent en ce 9 août la Journée internationale des peuples autochtones. Cette année, cette journée est l'occasion de mettre en avant les jeunes et le rôle qu'ils jouent dans la préservation de leur culture et de leurs traditions, et l'inestimable contribution qu'ils apportent en ce sens. Le Centre du commerce international (ITC) travaille avec les peuples autochtones pour les aider à développer leurs entreprises, qu'il s'agisse de torréfier du café de spécialité ou d'introduire des aliments traditionnels dans les supermarchés. Voici quelques-unes de leurs histoires.
Ibrahima Thiam est déterminé à sensibiliser les consommateurs sénégalais et africains aux aliments et céréales indigènes oubliés et à les réintégrer dans les habitudes alimentaires du continent.
« Aujourd'hui, les gens préfèrent le riz, le pain et les pizzas importés ; les céréales et aliments indigènes anciens ne sont plus populaires », explique Ibrahima Thiam, PDG de la marque sénégalaise Allido Food.
C'est le défi qu'il entend relever grâce à son entreprise et par la promotion d'une alimentation saine qui met en avant les produits qui poussent au Sénégal. En s'appuyant sur la production agricole et la transformation locales, et en travaillant directement avec un réseau de femmes productrices et de coopératives, il a créé une entreprise dont les aspirations vont au-delà du gain financier et du développement économique.
La formation de renforcement des capacités appuyée par l'ITC a changé la carrière de Surya. Il diffuse désormais les techniques modernes de préparation et de transformation du café auprès des nouveaux arrivants au Népal.
Après ses études, la pression sur Surya Bahadur Dura était énorme pour qu'il accepte un emploi, qu'importe lequel, afin de subvenir aux besoins de sa famille dans le district isolé de Lamjung, dans la province de Gandaki. Or, à l'époque, trouver un emploi était pratiquement impossible, car ses études n'avaient pas été très poussées et il ne disposait d'aucune expérience professionnelle.
Il a fini par travailler comme commis de cuisine dans un café de Pokhara, une destination touristique populaire.
La trentaine aujourd'hui, il a eu le temps d'affiner ses compétences en matière de préparation du café, en travaillant dans différents cafés de Pokhara. En 2020, fort de sa confiance en ses compétences patiemment acquises, Surya a décidé d'ouvrir son propre café pour servir un café de spécialité népalais.
« Ce fut un grand soulagement pour moi lorsque j'ai eu l'occasion de travailler dans un café. C'est là que j'ai appris les techniques de base de la préparation du café », témoigne Surya.
Selon l'Organisation internationale du travail, parmi les populations autochtones actives, 47 % n'ont pas reçu d'éducation scolaire, contre 17 % dans les communautés non autochtones. En outre, l'écart est encore plus significatif parmi les femmes.
Une croissance économique inclusive et durable ne peut être atteinte sans renforcer les économies autochtones et sans inclure les femmes. Afin de tirer parti d'opportunités de marché inexploitées, le renforcement des compétences et des capacités des communautés autochtones, et en particulier des femmes, est indispensable, et à cet égard, les pays concernés devraient accorder la priorité à l'élaboration et la mise en œuvre de politiques de commerce et de développement pertinentes.
Une récente mission de l'ITC en Guyane, menée de concert avec la Banque de développement des Caraïbes – l'institution hôte probable du premier pôle régional SheTrades de l'ITC dans les Caraïbes, qui sera inauguré en septembre – a été une excellente occasion de consulter les peuples autochtones de Guyane, dont des femmes entrepreneures, pour comprendre leurs priorités et leurs défis, et les orientations de travail que devra suivre le nouveau pôle.