Récits

Eclairage sur la filière emballage et conditionnement sur le continent africain

21 novembre 2016
ITC Nouvelles

Multiplier les investissements dans la filière emballage et conditionnement en Afrique rendra les petites et moyennes entreprises du continent plus compétitives.
Du 14 au 17 novembre dernier, le salon international de l’emballage, All4Pack, et le Centre du commerce international (ITC) se sont associés pour mettre en lumière les difficultés et les opportunités d’investissements de la filière sur le continent africain.

Durant quatre jours, les tables rondes AfricaPack by ITC ont rassemblé des experts pour discuter des problématiques suivantes :

L’accès à la technologie et aux matériaux de qualité

En Afrique, les petites et moyennes entreprises (PME) font face à bon nombre d’enjeux opérationnels. Les fournisseurs sont contraints d’importer des matériaux de qualité depuis l’Europe ou d’ailleurs. L’acquisition d’équipements et de haute technologie reste encore inaccessible financièrement pour beaucoup de PME, sans oublier que les compétences requises pour les utiliser sont encore bien trop souvent déficientes au niveau local.

Afin de pallier ce déficit, la société Général Emballage, basée en Alger, a développé un partenariat avec une université locale pour développer un cursus spécifiquement dédié à l’emballage et au conditionnement. « Depuis 2013, nous investissons chaque année dans la formation d’une trentaine d’étudiants. Nous leur offrons à la fois une formation de deux ans au terme desquelles ils sont employés à plein temps au sein de l’entreprise », confie Mr Mohamed Bessa, Directeur en communication, Général Emballage.

Dans le cadre d’une collaboration entre l’ITC, l’Organisation pour le développement des petites entreprises de Tanzanie (SIDO) et le gouvernement de la Finlande, un centre d’emballage a été mis en place à Dar es Salaam. Grâce au centre, les PME locales accèderont à des matériaux d’emballage à des prix plus compétitifs par rapport à ceux du marché. Ouvert en octobre dernier, le centre aidera les PME à accéder aux supermarchés locaux ainsi qu’aux marchés régionaux.

L’entreprenariat au féminin

On observe une participation croissante des femmes dans la filière de l’emballage et du conditionnement, tant qualité d’entrepreneures qu’en tant qu’employées. En Afrique, on constate que bon nombre d’entre elles se tournent essentiellement vers la problématique de la qualité.

« Les femmes sont des entrepreneurs particulièrement exigeantes et tenaces. Leur esprit d’entreprise est fortement développé. La qualité est une thématique qui requiert le respect d’un grand nombre d’exigences et les femmes s’intègrent facilement dans cette démarche », précise Perlive Rahaga Rabenitany du Cabinet l’Action, Madagascar.

L’industrie de l’emballage et du conditionnement offre un vaste champ des possibles pour les femmes. Un travail de valorisation est donc essentiel pour encourager leur participation à tous les échelons de la filière. L’exposition précoce, le mentorat et des connaissances de première main sur l’industrie peuvent éveiller l’intérêt, et par conséquent ouvrir la voie des femmes vers des carrières dans l’industrie de la fabrication.

E-Commerce et l’emballage

Considérons les questions de dédouanement. Les autorisations d’entrée des produits sur les marchés sont bien plus complexes pour les PME que pour les multinationales. Cela s’explique notamment par le fait que les conteneurs contiennent une multiplicité des produits d’origines diverses. L’enjeu consiste à assurer que les marchandises soient accompagnées d’une documentation conforme aux exigences douanières.

Pour être compétitives sur les plateformes de commerce en ligne, les entreprises africaines doivent accorder davantage d’attention à la marque ou l’identité visuelle des produits. Bien souvent, les marchandises sont perçues comme de simples commodités. Or, la présentation est un atout majeur pour sensibiliser la clientèle. Quant à l’étiquetage, les mentions obligatoires telles les informations nutritionnelles ou la durée de vie du produit sont souvent manquantes.

Enfin, la capacité des entreprises artisanales africaines à sécuriser des paiements internationaux restent problématiques. En effet, ces dernières ne sont pas toujours en mesure de renseigner des comptes bancaires internationaux ou ne disposent pas de cartes de crédit. Dans ces circonstances, certaines plateformes de vente en ligne leur refusent la possibilité de s’enregistrer ainsi que leurs produits.

Les plateformes d’e-commerce constituent une avenue prometteuse permettant aux PME africaines de pénétrer les marchés internationaux. Cependant, beaucoup reste à faire pour les aider à répondre aux exigences logistiques, financières et de traçabilité qu’exige ce créneau.