Discours

Compétitivité Internationale des Produits Sénégalais: Label Qualité et Économie Numérique

20 novembre 2017
ITC Nouvelles
Discours prononcé par Arancha González, Directrice Exécutive du Centre du Commerce International à l'occasion du Forum de la PME Sénégalaise
20 Novembre 2017 - Dakar, Sénégal
Monsieur le Ministre,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,


C’est un honneur pour moi d’être parmi vous aujourd’hui et je salue l’excellente organisation de ce Forum de la PME sénégalaise. Le programme dense d’aujourd’hui est à l’image de la riche coopération que nous entretenons avec le Sénégal, depuis plus de quarante ans. Au-delà de la quantité, il y a de la qualité et c’est exactement ce dont nous allons parler aujourd’hui. De plus, je suis toujours heureuse de compter sur votre convivialité et hospitalité légendaire ; c’est toujours un plaisir d’être en terre de la Téranga.

Mesdames, Messieurs,

Le Sénégal est non seulement un pays ami, il est aussi un pays stratégique à la fois pour la région et pour le Centre du commerce international (CCI). Lors de mon dernier passage à Dakar, à l’occasion du Sommet de la Francophonie en 2014, le Sénégal venait d’adopter son plan de développement sur le long terme qui enregistre aujourd’hui des résultats probants au service d’une émergence porteuse de croissance et créatrice de richesses, en particulier à travers le commerce. Bien entendu, ce dynamisme économique est le fruit d’efforts soutenus déployés. Aujourd’hui, nous recueillons le fruit des travaux des trois dernières années, mais nous regardons également vers le futur.

Le label « Mangue du Sénégal », que nous lançons aujourd’hui, s’inscrit dans un cycle de promotion et de renforcement des capacités qui avait commencé dès 2010, avec le soutien de la coopération néerlandaise et sous le leadership du Ministre Alioune Sarr, dès sa nomination à la tête de l’ASEPEX.

Je dois rendre hommage à la vision du Ministre SARR et de ses équipes du Ministère, de l’ASEPEX et de l’ensemble de l’écosystème entrepreneurial sénégalais qui n’ont eu de cesse d’innover et de créer de nouvelles opportunités pour les exportations sénégalaises. A prendre l’exemple de la mangue sénégalaise, « la plus délicieuse au monde », comme me dit toujours mon ami Alioune, les exportations sont passées de 2700 tonnes en 2010 à plus de 17 000 tonnes exportées en 2017, dont près de 13 000 vers l’Europe, soit une multiplication des exportations par 6 sur la période avec une croissance annuelle de 30 %, en moyenne.

Mais, il est plus important encore de rappeler que la filière mangue fait vivre aujourd’hui près de 40 000 personnes dont environ 70 % de femmes, grâce aux exportations. C’est le sens qu’il faut donner à notre action : promouvoir un commerce à valeur ajoutée pour générer de l’emploi, de l’innovation, des revenus pour les femmes et les jeunes et de meilleures conditions de vie.

Le label, qui a été financé par le Cadre Integré Renforcé (CIR), a été intégralement développé par le secteur privé et pour le secteur privé, en collaboration avec les instances de tutelle. Il s’appuie avant tout sur une approche de certification de la qualité du produit, d’innovation et d’accroissement de la valeur ajoutée dans un marché mondial toujours plus concurrentiel. Etre plus compétitif c’est d’abord produire une mangue de qualité qui respecte les critères environnementaux et sociaux; mieux transformer la mangue; diversifier ses marchés à l’export et enfin mieux segmenter les produits de la mangue pour se positionner sur les marchés de niche.

En quatre mots : qualité, transformation, diversification et différenciation pour adapter l’offre de la mangue sénégalaise aux besoins du consommateur. Voilà ce que représente ce label : un gage de qualité et de confiance pour l’acheteur comme l’indique sa signature: « La qualité et les saveurs du Sénégal ».

Les entreprises transformatrices certifiées au label « Mangue du Sénégal » seront automatiquement enregistrées sur la plateforme de commerce en ligne « made-in-senegal.org », qui est la deuxième réalisation que nous vous dévoilons aujourd’hui.

La réalisation de cette plateforme e-commerce est le résultat de la collaboration entre l’Organisation internationale de la Francophonie et le Centre du commerce international avec le Ministère du Commerce du Sénégal. Elle a été rendue possible par l’effort conjoint de l’ASEPEX dans l’identification des entreprises et leur accompagnement; du Trade Point Sénégal dans le processus de digitalisation des produits; de Ecobank Sénégal pour un paiement sécurisé visa et Mastercard; de Ouicarry pour la gestion de la logistique et des livraisons et d’autres opérateurs technologiques tels que Amazon web services pour l’hébergement et l’accès aux 170 millions de clients d’e-Bay à travers le monde.

La plateforme « made-in-senegal.org » est une véritable solution intégrée dédiée aux micros, petites et moyennes entreprises Sénégalaises, pour leur permettre de commercer en ligne. Le commerce électronique représente aujourd’hui 13% du commerce mondial des biens avec une croissance exponentielle des ventes du B to C, et est particulièrement adapté à la réalité des PME sénégalaises.

Je suis très heureuse que le Sénégal, sous le Ministre SARR, ait fait du commerce en ligne une priorité. C’est un sujet qui sera, d’ailleurs, à l’ordre du jour de la Conférence Ministérielle de l’Organisation Mondiale du Commerce, en décembre prochain, à Buenos Aires. Je suis sûre que le Ministre SARR pourra y partager les bonnes pratiques du Sénégal avec ses collègues dans ce domaine.

Le label « Mangue du Sénégal » et la plateforme du « made-in-senegal.org » sont l’illustration de cette stratégie d’innovation et de montée en gamme de la qualité des produits sénégalais, d’une meilleure intégration des filières et d’un écosystème solide au service des petites et moyennes entreprises (PME).

Mesdames, Messieurs,

Notre rencontre d’aujourd’hui ouvre également un nouveau chapitre avec le Sénégal : celui du développement du commerce des services dans le secteur des TIC et des télé-services, dans une coopération entre les Pays-Bas, le CCI et le Ministère du Commerce du Sénégal.

Ce programme, à la hauteur de 2 millions d’euros, passe de la promotion du commerce des biens à celui des services, qui réprésentent aujiurd’hui les deux tiers de nos économies. Pour être plus précis, les exportations de services dans le secteur des TIC dépassent 400 milliards de dollars annuels, soit près de 10% du commerce mondial des services, avec une croissance annuelle de 17%. C’est un secteur créateur d’emplois et à forte valeur ajoutée.

Accéder à des moyens de paiement fiables, payer en ligne des licences de pro-logiciel ou d’hébergement, ou bien encore se voir reconnaître le statut de marchands sur les plateformes de développeurs d’application ou instaurer la confiance en tant que fournisseur de services TIC en B to B ou B to C, sont quelques exemples de défis que ce programme va relever.

J’espère que les résultats d’hier feront les recettes de demain. L’écosystème institutionnel est déjà solide et mes équipes travaillent, dans ce sens, main dans la main, avec le Ministère du Commerce, le Ministère chargé des TIC et nos partenaires de l’ASEPEX et d’OPTIC.

Pour ce faire nous avons, ensemble, défini un plan de travail pour relever ces défis en abordant quatre axes : la mise en place d’un cadre stratégique du secteur ; le renforcement des institutions d’appui à la filière ; la formation des entreprises ; et enfin l’accès aux marchés.

Innovation et créativité ne font pas défaut au Sénégal et je suis confiante sur la capacité du pays à développer la filière dans un secteur très compétitif mais à haut potentiel de croissance, pour les jeunes et les femmes.

C’est un pas de plus vers l’Emergence et je suis heureuse que le CCI soit à vos côté dans ce parcours pour un développement durable et inclusif.

Merci de votre attention.