Le plan pour un nouveau tourisme: un modèle de partenariat
Dans son plan pour un nouveau tourisme, le Conseil mondial des voyages et du tourisme mise sur les partenariats pour développer le tourisme durable.
Avec des prévisions de croissance des voyages et du tourisme à 4% par an pour les 10 prochaines années, rien de surprenant à ce que de nombreux PMA aient fait du tourisme une priorité stratégique pour l’essor de leur économie. La question est de savoir comment s’assurer que la manne touristique profite à tous les niveaux de l’économie afin de garantir aux populations des moyens d’existence durables.
Au niveau macro-économique, les gouvernements doivent reconnaître que la réussite de l’industrie touristique repose sur l’entreprise privée et le refléter dans leurs décisions politiques. Mais sur le terrain, la capacité du secteur à apporter de réels bénéfices aux communautés locales dépend de l’aptitude des entreprises – PME majoritairement – à stimuler l’emploi et la chaîne d’approvisionnement locale.
Mais ce ne doit pas être une question de ‘eux et nous’. Dans les meilleurs exemples de développement réussi du tourisme, le Gouvernement, les autorités locales, les ONG et les entreprises locales travaillent activement ensemble dans le cadre d’un partenariat.
Le plan d’action 2003 pour un nouveau tourisme du Conseil mondial des voyages et du tourisme (WTTC) a défini une vision pour les voyages et le tourisme qui va au-delà des considérations à court terme, en ciblant les avantages à la fois pour les voyageurs et les habitants des communautés visitées et leur environnement culturel, social et naturel. Il reconnaît que la réussite à long terme du tourisme est directement liée à l’implication constructive des communautés locales dans les destinations. Ce plan promeut les voyages et le tourisme comme un partenariat, qui fusionne les activités des secteurs public et privé, délivre des résultats qui font concorder les besoins des économies et des autorités locales et régionales avec celles des entreprises, en se basant sur les principes suivants:
1. Les gouvernements reconnaissent les voyages et le tourisme comme une priorité absolue;
2. Les entreprises doivent tenir compte de l’économie mais aussi des personnes, de la culture et de l’environnement; et
3. Poursuite partagée de la croissance et de la prospérité à long terme.
Dans ce contexte, les petites entreprises des pays en développement bénéficient d’opportunités considérables. Elles sont souvent régies par des entrepreneurs locaux et répondent à une demande locale. Elles sont proches des communautés et des environnements qui bénéficient du tourisme. Et surtout, elles peuvent répondre directement à la demande d’authenticité croissante des consommateurs. Mais elles doivent aussi réaliser l’importance de collaborer avec d’autres et avec le gouvernement et les agences du secteur tertiaire. De solides réseaux d’entreprises – prestataires d’hébergement, fournisseurs d’aliments et de boissons, vendeurs d’artisanat, attractions touristiques, responsables de la gestion des terres – qui tendent tous vers le même objectif commun: prestations de qualité et durabilité des produits.
Pour plus d’information: www.wttc.org/eng/About_WTTC/Blueprint_for_New_Tourism/
Études de cas : PROJET DE DÉVELOPPEMENT DE L’ÉCOTOURISME À BUDONGO
Ouganda
Le Projet de développement de l’écotourisme mené à Bugondo au nord-ouest de l’Ouganda est un exemple réussi de partenariat public-privé susceptible d’être reproduit dans d’autres PMA. Récemment sélectionné pour les Prix du Tourisme de demain du WTTC (www.tourismfortomorrow.com), cet écolodge niché au cœur de la réserve forestière, s’efforce d’intégrer la conservation, le développement communautaire et le tourisme porteur de bénéfices concrets dans la région où il est implanté.
Cette expérience touristique unique attire les touristes années après années et elle est financièrement viable, ce qui signifie que les objectifs de conservation sont atteints. En parallèle, les membres de la communauté locale s’assurent un revenu utile à leur survie, soit en travaillant directement comme guides, cuisiniers ou hommes d’entretien, agriculteurs fournissant aliments et autres, ou en tant que membres de coopératives de services, blanchisseries notamment.
Ce succès est à mettre au compte du partenariat conclu entre une ONG (l’Institut Jane Goodall qui supervise les activités de conservation), une entreprise privée (Great Lakes Safari, qui gère l’écolodge) et le Gouvernement (via la Direction du parc national), qui tire parti de l’expertise et des responsabilités de chaque organisation.