La directrice exécutive de l'ITC recommande de stimuler le commerce régional pour contrer la crise économique
Patricia R. Francis, Directrice exécutive du Centre du commerce international (ITC) a déclaré aujourd’hui à Abuja au Nigéria que les entreprises africaines doivent s’efforcer de développer les marchés régionaux et de trouver des façons de s’associer dans des secteurs spécifiques pour faire face à la concurrence mondiale et survivre à la crise économique actuelle.
S’exprimant lors d’une réunion de deux jours sur l’Aide pour le commerce convoquée par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Mme Francis a estimé que le rôle de l’ITC était de s’assurer que le secteur privé était pleinement associé au dialogue sur l’Aide pour le commerce.
"Pour que les entreprises africaines sortent de cette crise plus solides qu’auparavant, les marchés régionaux doivent jouer un rôle essentiel. Il faut trouver des façons de travailler dans des secteurs spécifiques et d’utiliser une approche régionale pour bâtir des entreprises compétitives au plan mondial. Le commerce Sud-Sud est également porteur d’énormes opportunités alors que les marchés émergents offrent une bonne occasion de diversifier les marchés," a déclaré Mme Francis.
Elle a poursuivi: "Nous avons besoin d’une architecture dynamique pour le commerce et le développement dans la région. Travaillant depuis longtemps dans de nombreux pays et ayant étudié les meilleures pratiques, nous sommes parvenus à la conclusion qu’aucune institution ne peut seule fournir les services requis par les exportateurs. Il faut créer un réseau intelligent d’institutions (publiques et privées) qui collaborent aux plans national et régional afin de fournir des contributions spécifiques.”
Notant avec satisfaction le partenariat formel ITC-CEDEAO, qui relie 15 pays d’Afrique de l’Ouest, Mme Francis a déclaré que le Programme régional de renforcement des capacités commerciales en Afrique (PACT II) s’appuie sur des bases acquises dans le cadre des projets nationaux menés pendant de longues années dans la région CEDEAO et dans le reste de l’Afrique subsaharienne.
"Nous travaillons en partenariat avec les institutions nationales et régionales. L’objectif est de synchroniser notre travail avec celui d’autres organisations également engagées dans l’assistance technique liée au commerce,” a-t-elle ajouté.
La réunion se déroule au moment le plus difficile alors que l’impact négatif de la crise financière mondiale se fait encore sentir à travers la planète. Selon la Banque mondiale, en 2010, entre 76 et 90 millions de personnes additionnelles sombreront en dessous du seuil de pauvreté fixé à US$ 1,25 par jour.
Elle a ajouté: "Nous commençons à sortir de cette crise et il est impératif que nous évaluions l’impact du comportement qui nous a plongés dans la crise et que nous révisions nos structures et nos systèmes – en prenant en compte ces questions inter reliées de manière simultanée. "
"À l’ITC, nous nous focalisons sur les petites et moyennes entreprises (PME) car elles sont le moteur de l’emploi, du développement économique et donc de la réduction de la pauvreté,” a déclaré Mme Francis. Elle a précisé que de nombreuses PME appartiennent à des femmes, qui paient le plus lourd tribut à la crise économique.
L’Initiative liée à l’Aide pour le commerce a été lancée en décembre 2005 lors de la Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). L’Aide pour le commerceaide les pays en développement, particulièrement les pays les moins avancés, à renforcer les compétencesliées au commerce et à bâtir l’infrastructure nécessaire pour appliquer les accords de l’OMC et en tirer parti, et pour stimuler le commerce en vue de contribuer à la réduction de la pauvreté et à la croissance inclusive.
La réunion d’Abuja a été convoquée en vue d’examiner les récents développements de l’agenda de l’Aide pour le commerce ainsi que les principaux défis à relever dans le contexte économique et financier actuel, notamment pour ce qui a trait à la participation accrue du secteur privé à l’élaboration des politiques et à l’amélioration de l’accès des entreprises au financement du commerce.