Doper le commerce à travers une meilleure diffusion
A l'instar de plusieurs pays d'Amérique latine, l'Équateur a revu la notion de développement. Le pays est en train de trouver sa propre voie vers une société plus durable et inclusive, axée sur une meilleure qualité de vie pour ses citoyens. Telle est la vision du Plan national 2013-2017 de l'Équateur, intitulé 'Bien vivre – Un monde meilleur'. Ce plan sert de cadre d'orientation pour le Ministère du commerce extérieur, dirigé par Francisco Rivadeneira.
Selon M. Rivadeneira, 'Bien vivre' correspond au style de vie qui permet le bonheur et le maintien d'une diversité culturelle et environnementale. Il est synonyme d'harmonie, d'égalité, d'équité et de solidarité. Il ne s'agit pas de la course à l'opulence ou à la croissance économique illimitée. L'ensemble des politiques nationales sont axées sur le Plan national, le commerce international agissant en tant que mécanisme important pour atteindre les objectifs établis dans le programme.
Sous la direction de M. Rivadeneira, le
Ministère a procédé à des réformes visant à
structurer l'Institut pour la promotion des
exportations et des investissements de l'Équateur
(ProEcuador), ce qui a amené à l'ouverture
de nombreux bureaux commerciaux dans
d'autres pays tels que le Pérou, la Turquie, le
Japon, la Russie ou l'Allemagne. ProEcuador a
pu ainsi intégrer de nouveaux marchés tout
en consolidant ses activités traditionnelles
d'exportation et chercher à démarquer ses
produits grâce à la valeur ajoutée.
'Actuellement nous avons plus de 30
bureaux de vente dans les plus grands
marchés vers lesquels nous exportons ou
qui présentent un potentiel d'exportation',
explique M. Rivadeneira. 'Notre but est de
promouvoir le pays, ainsi que ses produits
et services, directement auprès des acheteurs
et intermédiaires et surtout auprès des
consommateurs.'
Avant la mise en oeuvre du Plan national, l'Équateur a dû traiter une question liée au commerce extérieur, à savoir le nombre limité de produits exportés et le nombre de marchés vers lesquels ils étaient exportés. Une des solutions consistait à mettre moins d'accent sur les marchés traditionnels tels que l'Europe et l'Amérique du Nord et à augmenter les exportations vers les marchés comme l'Amérique centrale, le Mercosur, l'Asie, le Canada et l'Afrique.'Au Moyen-Orient nous avons réussi à développer une forte présence dans les pays du Golf, en particulier dans les Émirats arabes unis et au Qatar. Nous augmentons aussi nos exportations vers les marchés chinois, japonais et sud-coréens', dit M. Rivadeneira.
Promouvoir l'industrie équatorienne des servicesUn prochain pas important dans la stratégie sera la promotion des services équatoriens dans le monde. En tant que plus grand fournisseur de produits agricoles de haute qualité, l'Équateur a pour tradition de promouvoir activement ses produits de base et ses matières premières. Cette promotion a été faite au détriment de la promotion des services, secteur solide dans lequel le pays possède une grande expertise.
Cela est certainement le cas du secteur des logiciels, où l'Équateur figure parmi les leaders. Il se positionne de plus en plus dans la région et au-delà en tant que producteur de logiciels de haute qualité, en particulier dans le domaine bancaire et financier. Quelque 600 entreprises produisent des logiciels et contribuent à hauteur de 3,5% du PIB.
'Il est important pour nous de travailler
avec les gouvernements et les organisations
internationales telles que l'ITC, qui nous
aident à mettre en oeuvre les bonnes pratiques',
affirme M. Rivadeneira. 'Cela nous
aide à développer une stratégie appropriée
pour promouvoir les services équatoriens et
doper la compétitivité de nos PME tout en
augmentant nos exportations.'
Les changements de la matrice de
production de l'Équateur et les rapports
intelligents avec les marchés internationaux
sont en train de réorienter l'économie
du pays, jadis focalisée sur les produits de
base et les matières premières, vers une plus
grande palette de produits à réelle valeur
ajoutée.
Par exemple, l'Équateur produit maintenant
du chocolat fin, se positionnant non
seulement en tant qu'exportateur de cacao,
mais aussi en tant qu'acteur clé dans la production
de chocolat haut de gamme.
Ce changement est l'un des résultats
palpables du Plan national, qui voit
les femmes, les agriculteurs et d'autres
acteurs de cette économie populaire et
solidaire comme facteurs de promotion du
commerce.
L'Équateur continue à donner la priorité
à des projets tenant en compte les aspects
liés à l'égalité hommes-femmes. De ce fait,
on voit se développer plusieurs secteurs où la
force de travail est essentiellement féminine,
tels que la floriculture.
Selon M. Rivadeneira, ces mesures
sont en ligne avec les objectifs 'Bien vivre',
étant donné qu'une meilleure intégration
des femmes augmente considérablement
le budget des familles. Cela encourage les
femmes, les agriculteurs et les autres acteurs
à rejoindre l'économie formelle, et les PME à
s'ouvrir au commerce international.
'Ces acteurs sont organisés en associations
et consortiums non pas pour toucher
des dividendes, mais pour générer des excédents
qui pourront être distribués' affirme
M. Rivadeneira. 'Cela profite à tous les
membres de ces groupes.'
Il ne fait aucun doute que les PME
influencent fortement l'activité économique
en Amérique latine. Elles jouent un rôle
essentiel dans le développement des zones
rurales, qui historiquement manquaient de
moyens de créer des opportunités pour les
communautés locales. Grâce au cadre 'Bien
vivre', les PME aident à transformer l'économie
nationale.