Discours

Discours en séance plénière de la Directrice exécutive de l’ITC lors du Débat général - CNUCED XIV 2016

30 janvier 2018
ITC Nouvelles
Discours de Mme Arancha González, Directrice exécutive de l’ITC, lors du Débat général - CNUCED XIV 2016
21 juillet 2016 - Nairobi, Kenya

Mesdames et Messieurs,

Nous remercions le gouvernement du Kenya d’avoir organisé la CNUCED XIV et le Secrétaire général Kituyi d’avoir jusque-là piloté l'atteinte des Objectifs de développement durable. Le Centre du commerce international est heureux d’être votre partenaire.

2015 a été une année charnière pour la coopération internationale. C’était une année marquée par la signature de nombreux accords multilatéraux. Il est temps maintenant, comme le dit la devise de la CNUCED XIV, de passer des décisions à l’action.

Le Centre du commerce international se concentre sur la transformation de ces objectifs en impact sur le terrain. Notre raison d’être est de rendre le commerce effectif.

Permettre au secteur privé des pays en développement de traduire les opportunités du marché international en flux commerciaux réels. Et traduire ces flux commerciaux en une croissance économique et des emplois durables et inclusifs.

D’aucuns pensent que le Programme de développement durable à l'horizon 2030 est ambitieux mais lourd. Le fait est que les défis complexes n’ont jamais de solutions simples. Les ODD sont le programme dont nous avons besoin en matière de croissance inclusive, d’équité et de durabilité environnementale.

Le commerce est à juste titre au cœur de ce programme. Pour atteindre l’objectif de l’éradication de l’extrême pauvreté d’ici 2030, les plus grandes étapes sont nécessaires dans les pays et les communautés qui ont été les plus exclus des progrès du développement au cours des trois dernières décennies.

Ce n’est donc pas une coïncidence si ces pays et communautés sont ceux qui ont été les moins connectés au commerce et à l’investissement sur le plan international. Et ce n’est pas un hasard si ces pays et communautés sont au cœur du travail de l’ITC.

Près de 80 % des interventions de l’ITC l’année dernière concernaient les pays les moins avancés, l’Afrique subsaharienne, les petits États insulaires en développement, les petites économies vulnérables et les pays sortant d’un conflit. Dans ces pays prioritaires et ailleurs, nous accordons une attention particulière aux personnes qui se trouvent au bas de la pyramide économique : les femmes, les jeunes, les réfugiés et les communautés les plus pauvres.

Nous croyons que trois domaines d’action contribueraient à maximiser la contribution du commerce à la réalisation des ODD.

D’abord: Les PME. Les micros, les petites et les moyennes entreprises représentent la grande majorité des emplois partout dans le monde. Quand ils stimulent la productivité et s’internationalisent, la croissance qui en résulte est plus inclusive. Les coûts fixes liés au commerce pèsent lourdement sur la compétitivité des petites entreprises : c’est pourquoi il est si important de mettre en œuvre l’Accord de l’OMC sur la facilitation du commerce et de réduire les délais et les coûts associés aux normes et autres mesures non tarifaires.

Ensuite : le commerce en ligne. Internet permet aux PME de se connecter directement avec des clients du monde entier et de capter plus de valeur par vente en supprimant les intermédiaires coûteux tant pour les biens que pour les services. Cependant, dans de nombreux pays en développement, les PME ont du mal à accéder aux plates-formes internationales, aux systèmes de paiement, à la logistique et aux services après-vente.

En partenariat avec le secteur privé, avec eBay et DHL, l’ITC a développé une série de solutions permettant aux PME de surmonter ces obstacles. La réforme des politiques, notamment la simplification des règles douanières pour les transactions de faible valeur ou l’ouverture du commerce des services, a un rôle important à jouer dans la facilitation du commerce numérique. Je tiens à saluer le leadership de l’initiative « commerce en ligne pour tous » de la CNUCED, qui constitue une plate-forme utile pour relever le défi que représente l'entrée des pays en développement dans le commerce en ligne.

Enfin et surtout : les femmes. L’élimination de la pauvreté serait impossible sans égalité de genre. L’autonomisation économique des femmes rapporte de fortes dividendes aux familles, communautés, entreprises et pays entiers. Le commerce offre de grands avantages potentiels pour les entreprises détenues par des femmes. C’est pour cette raison que l’ITC a lancé l’initiative « SheTrades » en vue de connecter un million de femmes entrepreneurs aux marchés d’ici 2020.

La semaine dernière, à Abuja, le gouvernement nigérian, en collaboration avec l’ITC, a annoncé qu’il aiderait plus de 100 000 femmes entrepreneurs à accéder à de nouvelles opportunités d’affaires dans le pays et à l’étranger. Et vendredi dernier, ici à Nairobi, l’ITC et la Barclays Bank of Kenya ont lancé un partenariat SheTrades pour fournir une formation en financement et en gestion d’entreprise à 10 000 femmes entrepreneurs.

Passer des accords commerciaux et d’investissement aux flux commerciaux et d’investissement. Mettre le commerce au service d’une croissance durable et inclusive. Utiliser le commerce comme moyen de lutte contre l’extrême pauvreté. Tel est notre défi. Et l’ITC est prêt à être votre partenaire dans ces efforts.

Merci pour votre attention