Récits

Autonomiser les femmes dans le secteur de l'agriculture avec des connaissances sur l'environnement

18 mars 2015
ITC Nouvelles
Une meilleure connaissance de l'environnement et des normes permet de promouvoir l'équité des genres au Kenya et au Pérou.

Existe-t-il un lien entre l'autonomisation économique des femmes et le commerce durable et écologique ? Au Centre du commerce international (ITC) nous le pensons. C'est pourquoi le programme de l'ITC Commerce et environnement travaille à l'autonomisation des femmes au sein des chaînes de valeur agroalimentaires et de produits naturels.

Les femmes productrices et collectrices sont particulièrement vulnérables du fait des disparités entre hommes et femmes en matière de propriété foncière, d'éducation et d'accès aux crédits. En développant les compétences des micros, petites et moyennes entreprises (MPME) et de leurs fournisseurs autour des notions de durabilité et d'accès aux marchés, la position des femmes au sein de ces chaînes de valeur à l'export sont renforcées.

Par exemple, au Kenya et au Pérou, l'ITC a collaboré avec le secteur du thé pour mesurer et réduire ses coûts énergétiques, et trouver des moyens de s'adapter aux changements climatiques. Au Kenya, le secteur du thé emploie un grand nombre de femmes ; elles représentent 60 % des employés. L'augmentation des températures a un effet marqué sur la production, et se traduit par l'augmentation des coûts pour les producteurs qui se voient contraints de pulvériser et travailler plus.

Joyce Njeri Muchina fait partie des 5 600 fermiers qui ont bénéficié des formations du programme Commerce et environnement de l'ITC. Productrice de thé à Makomboki, à 90 km au Nord de Nairobi, elle explique que le projet de l'ITC lui a permis d'augmenter son revenu annuel de plus de 20 %, et de réduire ses coûts de combustible. Elle témoigne : « Mes enfants peuvent poursuivent leurs études, je peux acheter des vêtements plus régulièrement qu'avant, et j'ai pu acheter une vache laitière. »

Les techniques acquises par Mme Muchina comprennent l'identification de nouveaux animaux nuisibles attirés dans la région par les températures plus chaudes, et le paillage. Les participants ont également appris des techniques d'irrigation au goutte à goutte, qui permettent d'économiser de 30 à 70 % d'eau par rapport aux méthodes traditionnelles.

Mary Njenga, une scientifique en bioénergie et environnement du Centre mondial agroforesterie (ICRAF), elle-même issue d'une famille productrice de thé de la région, explique que la formation soutenue par l'ITC permet de sensibiliser efficacement les participants aux changements climatiques et aux bénéfices pour l'environnement des économies d'énergie. « [L'ITC] réalise un bon travail en collaborant avec les usines à thé pour améliorer l'efficience de leur consommation énergétique, ce qui va permettre de contribuer non seulement à diminuer les risques liés aux changements climatiques, et de s'y adapter, mais aussi d'améliorer les bénéfices pour les fermiers. »

Pour de plus amples informations sur Mme Muchina, et sur la manière dont l'ITC aide les fermiers du secteur du thé kényan à faire face aux changements climatiques, pour pouvez voir cette vidéo (documentaire en anglais)..

Des critères en matière d'égalité des genres appliqués à la sélection des bénéficiaires au Pérou

Un des principaux critères de qualification au programme de l'ITC Commerce et environnement pour les MPME est l'équilibre du ratio des employés entre hommes et femmes. Les entreprises sont ainsi encouragées à garantir une rémunération égale et des conditions de travail similaires entre les hommes et les femmes.

Dans les régions reculées des Andes péruviennes, les bénéficiaires de l'ITC cultivent une gamme de grains et de fruits, dont le cacao et le quinoa. Cependant, c'est aussi une région où les femmes sont souvent assignées à leur rôle traditionnel de mère au foyer. La plupart des femmes se marient à un jeune âge, et sont souvent privées d'éducation secondaire et d'accès à l'emploi.

Grâce à son critère de sélection fondé sur l'égalité des genres, l'ITC étend les opportunités d'emploi des femmes dans les entreprises agroalimentaires.

L'importance de cette autonomisation des femmes sur le marché du travail est également reconnue par les entreprises avec lesquelles l'ITC collabore. Comme l'explique le responsable d'une entreprise d'exportation de grains des Andes qui travaille avec l'ITC, « En règle générale, au niveau des fermes, les femmes négociants et les formateurs en entreprise interagissent plus avec les femmes. Le résultat est que les maris encouragent maintenant leur femme à travailler aux champs pendant les moissons. » Et c'est ce qui compte. Non seulement les femmes ont l'opportunité de travailler, mais elles sont mieux considérées et respectées depuis qu'elles montrent qu'elles aussi peuvent rapporter un revenu et travailler au moins aussi bien que leur mari.

Pour en apprendre davantage sur le programme de l'ITC Commerce et environnement.